Aquitania 01

Informations sur Récit
La Geste des Ducs d'Aquitaine.
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Partie 1 de la série de 2 pièces

Actualisé 03/15/2021
Créé 03/16/2015
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Aquitania. Chapitre I : Ebles le Bâtard

Pétrifié, Ebles, Comte de Poitiers, Duc d'Aquitaine, contemplait du haut de son cheval la déroute de l'armée Poitevine face aux mercenaires d'Aymar l'Usurpateur et surtout devant l'armée qu'Eudes, Roi des Francs, avait envoyée mettre fin aux ambitions dynastiques d'Ebles « Mamzer» , le Bâtard de l'Amour, comme l'avaient surnommé ses vassaux. Si seulement son père, Ramnulf-le-Jeune avait épousé sa mère Rebecca, les prétentions de ce dégénéré d'Aymar sur le Comté auraient été nulles et non avenues. Mais au moment où son père s'était enfin décidé à faire officialiser son union avec Rebecca devant l'Eglise Papiste, Eudes l'avait fait empoisonner. Rebecca resterait à jamais son épouse d'Amour et Ebles, un bâtard aux yeux des Francs du Nord, le Roi en tête.

A 22 ans, il devait bien reconnaître qu'il avait manqué d'expérience dans la conduite de la guerre et plus particulièrement dans cette bataille finale le long de la route de Castelrault. Il n'avait même pas vu venir le coup d'estoc lorsque la cavalerie lourde franque avait traversé les lignes poitevines et avait coupé l'armée d'Ebles de sa base arrière de Poitiers. En ce 18ème jour du mois de mai de l'an de grâce 892, le désastre était total!

La voix de son écuyer Ragnar juché sur un autre cheval de guerre à ses côtés le tira de sa stupeur.

« Messire, il faut fuir! Vous ne pouvez pas vous laisser prendre vivant par Aymar! »

« Fuir mais où? La route de Poitiers est bloquée. Et mon épouse Aremburge ne pourra jamais résister avec les quelques hommes d'armes qui lui restent face à une armée de cette taille. Mes seuls alliés, Guillaume d'Auvergne et Géraud d'Aurillac vont ils me soutenir face au Roi? »

« Guillaume est très pieux et il a juré sur la Bible à votre père de défendre votre titre de Comte et de vous protéger comme son propre fils »

« Soit, direction Limoges, Ragnar! Matelasse tes fesses, nous en avons pour plus de 40 lieues! »

Ils profitèrent de la panique générale qui s'était emparée de l'armée du Poitou pour s'éclipser vers Valdivienne. La cavalerie franque, elle, continua en direction de Poitiers. Ebles scrutait l'horizon.

« Nous ne sommes pas poursuivis. Arrêtons-nous dans la demeure du Seigneur de Maupertuis. C'est un Vrai-Croyant! Il nous accordera certainement l'hospitalité! »

Ragnar sourit. L'hospitalité de Maupertuis était fameuse. En tant qu'adepte du Dieu d'Amour, il laissait la plus grande liberté aux femmes de son entourage et ses filles étaient particulièrement accortes . De plus, il avait la plus grande confiance dans sa fière apparence de Viking pour lui attirer les faveurs d'une belle à défaut de pouvoir se prévaloir d'un haut titre.

Son grand-père Häkan avait débarqué en Aquitaine avec la flotte Danoise qui avait attaqué Bordeaux deux générations auparavant mais, au départ des Vikings, il était resté en Aquitaine, vendant son bras et son épée au plus offrant. Il guerroyait pour le compte du Seigneur de Surgères lorsque la troupe qu'il menait pilla une riche ferme du côté de Niort. Grand-mère Brunehaut avait coutume de raconter « Il a fendu le crâne de mon père, livré ma mère à ses hommes devant moi puis m'a forcée sur mon propre lit. Et après, ils ont bu tout notre vin . Je ne lui ai jamais pardonné le vin! »

Häkan avait emmené Brunehaut avec lui dans ses expéditions de rapine avant que l'avancement de la grossesse de la jeune femme ne les ramène dans les ruines de la ferme parentale. Il l'avait reconstruite de ses mains et engagé des journaliers pour les travaux des champs grâce au butin accumulé. La ferme, à présent fortifiée, était entre les mains d'Harald, le fils aîné du fils aîné d'Häkan ; les autres mâles de la descendance, dont Ragnar, avaient été armés écuyers et envoyés tenter leur chance au loin.

Savary de Maupertuis et son fils Savary-le-Jeune les accueillirent l'épée à la main du haut de la tourelle qui commandait l'entrée de leur manoir. Lorsqu'ils reconnurent Ebles, ils firent baisser le pont-levis pour donner accès aux deux cavaliers à la cour intérieure de leur domaine.

« Si je vous vois en si peu nombreuse compagnie, messire, je crains que vous n'ayez point de bonnes nouvelles de la bataille » dit Savary-l'Ancien.

« Hélas non. Mais Aymar continue vers Poitiers. Vous ne devriez pas être inquiétés dans l'immédiat, Messire Savary »

« Entrez vous restaurer et vous reposer ; mes filles vont vous préparer un bain et une couche pour la nuit! »

Il offrit des venaisons et une cruche de vin corsé aux deux fugitifs tandis que les damoiselles Maupertuis activaient les feux pour faire chauffer de l'eau. Entre deux bouchées et trois gorgées, ils racontèrent le triste sort de leur expédition à leur hôte qui hocha la tête

« Guillaume est un insupportable bigot et il peut être un ennemi retors et implacable mais s'il a donné sa parole, il la tiendra. Enfin, en grande partie. .. »

« Messire Ebles, votre bain est prêt! »

« Allez-y Messire Ebles, ma fille Clotilde va vous aider »

Ebles passa derrière le grand drap qui séparait la pièce de séjour en deux et fut accueilli par une ravissante jeune fille, un peu moins âgée que lui, qui l'aida à se déshabiller, déposant au fur et à mesure ses habits et ses armes sur une chaise à proximité du grand bac en bois remplis d'eau fumante. Au cas où un départ précipité s'imposait, il aurait tout à portée de la main. Il se laissa aller dans l'eau agréablement chaude et attendit que Clotilde le rejoigne comme c'était la coutume chez les Vrais-Croyants.

La jeune fille se débarrassa rapidement de sa longue robe et de ses jupons et le rejoignit dans l'eau . Elle avait une splendide poitrine , très ferme, qui pointait devant elle à la surface de l'eau. Il ne résista pas longtemps à la tentation et caressa les belles mamelles aux tétons biens durs comme il les aimait. Elle attira sa tête vers ses mamelons pour qu'il les suce tandis qu'elle lui renversait un gobelet d'eau sur les cheveux avant de les laver à l'huile parfumée. Elle le rinça ensuite puis s'attaqua à son torse et ses aisselles. Elle le fit ensuite se relever dans le baquet pour s'occuper de son entrejambe et de son troisième bras.

Ebles gémit . Malgré son jeune âge, Clotilde était une experte dans l'art de donner du plaisir à un homme. Sa technique lui rappelait très fort celle de sa mère Rebecca lorsqu'elle l'avait initiée aux Mystères du Dieu d'Amour.

Il se rassit brutalement dans le baquet, échappant à l'étreinte de la main qui le menait trop près de l'éjaculation.

« Vous n'aimez pas Messire? Vous ai-je fait mal? »

« Au contraire, tu ne me fais que trop de bien. J'ai failli jeter ma semence aux moineaux! »

« C'eût en effet été du gaspillage hors de ma bouche, messire! »

« Terminons notre toilette ; j'ai hâte de partager ta couche! »

Elle le conduisit vers une échelle qui menait à un lit suspendu de bonne taille.

« C'est le lit que je partage normalement avec mes sœurs et mon frère. Ce soir, nous le partagerons avec votre écuyer et ma jeune sœur Emiliane tandis que ma sœur aînée Aliana servira mon frère et mon père dans la couche sous la soupente avec la servante de Père. »

« Voilà bien une famille dédiée au Dieu d'Amour » haleta Ebles en caressant le ventre de la belle.

« Mais nous manquons d'hommes... aah ... messire... Mon frère est très ... oooh viril ... et nous honore ... toujours toutes les trois ... mais il ne peut pas ... tous les jours... oooh! J'aime votre main dans mon ventre ..! Pas tous les jours ... nous donner du plaisir aah ..plusieurs fois! »

« Je sens en effet que tu es ... une chaude donzelle Clotilde .... Ton puits d'amour est ... inondé ... il faut que je l'empêche de déborder à l'aide de mon troisième bras ... mon petit dieu Priape! »

« OOOhh Messire! ... Il n'est pas ... aah petit ... ooh ... Que du contraire ... vous me remplissez toute ... mais faites ... moi grâce ... ne venez pas ... ooh dans mon ... ooh .. ventre... Vous pourrez vous ... satisfaire.. aah .. dans ma bouche .. ou .. ooh dans mon postère ...AAAH! »

« Ne t'en fais .. han .. pas! .. je pratique ... han .. la galanterie .. depuis .. aah .. belle lurette ... mais je veux... han .. d'abord te faire .. han ... défaillir ... en l'honneur du .. han ... Dieu d'Amour! »

« Oh Messire .. vous me la pourfendez .. belle .. AAAHH MESSIIIIRE! ... »

« HAN ... Donne-moi .. han .. encore ... han .. ton ...plaisir .. han ... chaude .. donzelle ... HAN .. HAN... inonde ... Han ...mon Priape... encore ... et encore ... HAN! »

« MESS ... IIIRE! Je .. dois .. je .. vais ... OOOOH! OUIII! ... Messire ... vous me ... faites ... mourir .. «

« Tu es trop chaude .. uuh.. pour mon troisième bras .. gente Clotilde ... il souffre du besoin .. de cracher .. la divine semence ... uuh ... dans ta belle bouche .. d'amour... »

« Venez messire, servez-vous de ma bouche comme d'un puits d'amour ainsi je pourrai caresser vos testes en même t.. oumph .. mmmh ... iir ... »

« AAAHh! Par la Verge Sacrée! Ta bouche est encore meilleure que ta grotte de Vénus! OOH! Tu vas me vider les testes ... AAAHHH . TIENS! ... AAAH .. BOIS ... LE NECTAR ..! »

Clotilde finit de le sucer, s'assurant qu'elle ne laissait aucune trace de semence masculine sur le membre viril toujours érigé. Ebles allait repartir à l'assaut de la jeune femme lorsqu'ils furent bousculés par deux autres corps qui s'abattaient sur la couche. Ragnar empoigna les cuisses de la petite Emilienne, la souleva comme un fétu et l'empala d'un coup de reins dévastateur.

« OOOH Ragnar! ... AAAH Tu vas me fendre en deux! »

« AARGH! Ca fait du bien .. HAN ... HAN ... HAN .. J'avais foutrement besoin .. HAN ... HAN .. d'une femelle ... HAN ... HAN... faut que je .. HAN .. HAN ... décharge dans ... un conin ... HAN HAN .. ¡

"NON .. Ragnar ... aaah ... pas en moi ... dans ... aah .. ma bouche ... dans mon ... croupion ... OOOH! »

« Trop tard ... AAARGGGHH! «

« NOOOON ... Pas ta semence ... OOOH ... JE VIENS ... RETIRE-TOI ... »

« HAN ... HAN ... AAARRGHH ... CA N'ARRETE PAS ... HAN .. HAN ¡"

"OOOH ... BR .. UTE .. Ret.. ire .. toi!"

"Ouf! ... C'est de toute façon trop tard petite ... Autant continuer ... Je suis encore trop tendu pour te laisser mais je te promets que la prochaine fois, je finirai dans ton beau petit cul! »

Excités par la scène qui se déroulait à leurs côtés, Ebles et Clotilde avaient changé de position. La jeune fille chevauchait avec énergie le Comte de Poitiers ; s'empalant sans relâche sur son Priape.

« Aah valeureuse Clotilde, quelle vigueur! Dommage que mes soldats n'aient pas eu autant de fougue face aux maudits Francs! »

« Vous me la bâillez belle Messire Comte! Votre troisième bras ... aaah ... me ramone délicieusement l'intérieur.... Votre ardeur me chauffe le ventre ... oooh ... Je ne vais ... aaah ... point tarder ... aah .. vous inonder ... de mon ... ooh .. ambroisie!

« Viens ... belle Clotilde ... humpf ... livre-toi .. au Dieu ... d'Amour ... il me tarde ... argh ... de découvrir... humpf ... les joies ... de ton ... postère ..! »

« MESSIRE! ... AAAAHHH ... Votre ... servante ... ooohh ... Mess ... ire ... di.. vin ..! »

Le temps que Clotilde reprenne ses esprits, Ragnar avait de nouveau réussi à faire jouir la petite Emilienne en la besognant comme un bûcheron à l'abattage. Les deux hommes installèrent leur partenaire à quatre pattes l'une à côté de l'autre et enduisirent leurs membres virils d'huile d'argan avant de pénétrer les fesses de leurs conquêtes . Ragnar essaya de se montrer aussi doux et attentif que son Seigneur mais il n'avait pas bénéficié de l'éducation amoureuse d'une Rebecca et fit gémir sa compagne

« Ouch! Messire Ragnar! Je suis rompue aux plaisirs arrière mais laissez un peu de temps à mon petit trou pour accueillir votre imposant épieu! »

« Elle a raison Ragnar ; ne l'embroche point comme si elle était un bougre! Regarde-moi! Seule la tête de mon Priape a pénétré l'antre secret et j'attends qu'elle s'ouvre un peu plus à moi avant de continuer à la pédiquer «

« Merci Messire Comte! Mais vous pouvez progresser dans votre combat à présent! Je suis toute à vous maintenant! » répliqua Clotilde « Prenez-moi comme si j'étais Eudes le Traître! »

« Que nenni ma fille ; Eudes ne peut avoir ... han .. d'aussi belles fesses que toi ... aah .. ma tentatrice ... ooh .. Quelle félicité ... Ta croupe divine.. aspire .. mes testes ... »

« Ooh Mon Maître ... je sens votre puissance qui me ravage le croupion ... uuuh ... haro mon maître , prenez votre plaisir dans votre servante. OOOH Déchargez votre trop plein d'Amour! »

« Palsambleu ma servante! AAARGH! JE VIENS ... DANS... TA .. AAARGH .. CROUPE! »

« AAARGGGHHH!!!» A leurs côtés, Ragnar venait d'emmancher à fond la malheureuse Emiliane et s'épanchait à gros bouillons dans son fondement tandis que la jeune fille geignait doucement.

Les quatre jeunes gens se retrouvèrent côté à côte dans le grand lit et tâchèrent de trouver le sommeil malgré les bruits de fornication provenant de l'autre couche où les Savary père et fils s'épanchaient l'un dans sa servante, l'autre dans sa sœur en menant grand tapage..

Le lendemain matin, reposés, les deux cavaliers reprirent le chemin de Limoges. La campagne était calme et ce n'est qu'en approchant en fin de journée de la grande cité limousine qu'ils croisèrent les premiers hommes d'armes de Guillaume d'Auvergne. Révélant son nom, Ebles se fit escorter jusqu'à la place fortifiée où résidait le Comte.

« Mon Neveu! » s'exclama celui qu'on appelait « Le Pieux » pour sa dévotion envers l'Eglise de Rome ; « Je suis fort aise de vous savoir sain et sauf mais j'espère que vous n'avez point entraîné l'armée royale à vos trousses? »

« Que nenni mon Oncle! A l'heure qu'il est, ils doivent ravager ma bonne ville de Poitiers. Mais ce scélérat d'Aymar ne profitera point du Trésor des Ramnulfides! Le peu que je n'ai pas dissimulé ira droit dans la poche sans fonds d'Eudes ou plus probablement de ses soudards.»

« Je dois vous avouer , mon Neveu, que je vous accueille sans grande joie mais je me dois de respecter ma parole envers votre père. Il serait néanmoins plus judicieux que vous continuiez votre route dès que possible vers Aurillac. Le Château de Géraud est imprenable et de toute façon, personne n'ira vous chercher là. Quand la situation sera calmée, je vous ferai mander et nous envisagerons votre avenir. »

Ce n'est qu'en septembre qu'un envoyé de Guillaume leur apporta des nouvelles de Poitiers. La ville s'était rendue sans combat et , tant que l'Armée Franque avait campé à proximité, aucune exaction n'avait été commise mais dès que les soldats d'Eudes s'éloignèrent, Aymar avait livré la ville à ses mercenaires et donna l'exemple en faisant traîner Aremburge, entièrement nue, sur la Place d'Armes pour la violer devant les habitants puis la livrer à ses soudards. « le Bâtard n'est plus rien ; même sa ribaude est à moi! » a t'il hurlé, raconta le messager.

« Certains ont vu la Sainte Vierge Miséricordieuse fermer les yeux d' Aremburge et l'emmener au Ciel mais d'autres rapportent qu'elle a beaucoup souffert avant de passer vie à trépas »

Ebles avait les larmes aux yeux. Aremburge était un peu trop bigote à son goût et ne partageait pas sa foi dans le Dieu d'Amour mais elle avait été une épouse loyale et aussi affectueuse que la religion de Rome le lui permettait.

« Aymar payera chèrement ce forfait » jura t'il!

Mais Poitiers encore allait souffrir dix longues années sous la poigne de fer d'Aymar. Dix années durant lesquelles Ebles paracheva son entraînement militaire sous la férule de Géraud et son éducation politique avec Guillaume, Comte d'Auvergne et de Limoges qui étendait son influence sur l'Aquitaine.

Ragnar, lui, le quitta dès 894. Lors d'une visite de 'courtoisie' à Maupertuis, ils avaient trouvé la famille en deuil d'Emiliane qui était morte en couches en donnant naissance à une magnifique petite fille blonde qu'ils avaient nommée 'Emilienne' en souvenir de la défunte.

Marri, Ragnar se mit au service des Maupertuis pour compenser leur perte et s'occuper de sa fille tout en promettant à Ebles de revenir à lui dès qu'il aurait besoin de son bras et de sa hache! Savary-le-Jeune ayant enfin trouvé une épouse parmi les fidèles de leur religion, c'est tout naturellement qu'Aliana se tourna vers le grand Viking pour chauffer sa couche.

Esseulé, Ebles parcourut discrètement le pays Poitevin, se créant un réseau de partisans et ravivant la haine envers Aymar partout où l'occasion se présentait. Il ne manqua pas de visiter les adeptes du Dieu d'Amour qui formaient le noyau dur de ses partisans. Il séjourna d'ailleurs un long moment à Maupertuis, partageant la couche d'Aliana et de Ragnar vu le mariage de Clotilde avec un riche fermier voisin. Savary l'Ancien fut emporté au même moment par une fièvre maligne et son fils demanda au « Vrai Comte » de l'adouber comme successeur.

En 898, à la mort d'Eudes, il se rendit à l'intronisation de Charles III pour renouer le contact avec l'adolescent qu'il avait rencontré à la cour de Guillaume d'Auvergne. Celui-ci lui promit son soutien « seulement si tu parviens à reconquérir ton fief par tes propres forces, Ebles. L'armée de Francie n'est plus assez forte pour se mêler des affaires des Grandes Principautés! »

Au printemps 902, les événements se précipitèrent. Ebles était revenu à la cour de Guillaume lorsqu'un marchand leur apprit qu'Aymar s'était enfin décidé à quitter Poitiers avec une bonne partie de ses troupes pour mater une rébellion du côté de nouvelle cité de La Rochelle. Ils envoyèrent un cavalier à Géraud pour lui demander d'envoyer autant d'hommes qu'il le pouvait et préparèrent leur plan de bataille.

« Je vais marcher contre Aymar avec mes Limousins » dit Guillaume. « Pendant ce temps, rallie ma garnison d'Auvergne, attends Géraud puis marchez sur Poitiers. Ainsi Aymar sera pris comme tu l'as été, avec les braies sur les chausses! »

Chemin faisant, Ebles, Géraud et leur armée furent rejoint par une toute petite troupe menée par Savary et Ragnar. Ebles les accueillit avec une joie qui ne le quitta que lorsqu'ils entrèrent dans sa ville natale désertée par les Aymariens. Il fut effrayé de l'état de délabrement de la cité et surtout de ses malheureux habitants. Il fit passer des consignes draconiennes pour interdire viols et pillages. La populace avait assez souffert ainsi.

Quinze jours plus tard, un messager envoyé par Guillaume les prévint que l'armée d'Aymar battait en retraite vers Poitiers après avoir été sévèrement écrasée par le Comte d'Auvergne. En toute hâte, Ebles rassembla une armée hétéroclite composée des hommes d'Aurillac, des Auvergnats, de la milice Poitevine et d'une troupe de Vrais-Croyants officiellement sous la bannière de Savary et ils affrontèrent les derniers Aymariens sous les remparts de Poitiers. Le soir même, la tête d'Aymar ornait l'entrée de la Ville. Aremburge était vengée!

Charles III tint parole et reconnut Ebles Comte de Poitou ... et Guillaume, Duc d'Aquitaine.

« J'ai promis à ton père de te garder en vie et de t'aider à rester Comte de Poitou. Je n'ai jamais rien promis quant au Duché d'Aquitaine! » rétorqua le nouveau Duc aux protestations de son ex-protégé.

Ebles n'était pas en mesure de s'opposer à la duplicité de son bienfaiteur et décida, une fois de plus d'attendre son heure. Il s'attela à la réorganisation du Comté en commençant par nommer Savary Vicomte de Thouars suite au décès de Geoffroy, partisan de l'usurpateur. Il agrandit le fief de Maupertuis aux dépens de voisins peu fiables et le confia au Vicomte Ragnar dont la déjà nombreuse progéniture assurait la succession. Ainsi, les routes d'accès Nord et Sud de sa capitale étaient bien gardées. En sous-main, il favorisa aussi les Vrais-Croyants en leur attribuant charges et honneurs, y compris ecclésiastiques. L'abbaye de Saint-Cyprien, vidée de ses moines par l'usurpateur devint ainsi un Haut-Lieu et le Temple principal des adorateurs du Dieu d'Amour.