Claire, ou les intentions troubles

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Premier amour avec la vendeuse de fruits et légumes.
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Pour profiter de la liberté toute neuve d'un premier jour de vacances scolaires, jour caniculaire de surcroît, j'enfourche mon vélo. Objectif : une baignade à la rivière. Pour cela, il suffit de prendre la rue qui mène au cap, puis le chemin sur la droite, et voilà on surplombe les flots turbulents qui n'attendent que moi.

Faute de mieux, la vitesse me rafraîchit : le vent siffle à mes oreilles. Merde! je vais trop vite pour négocier le virage à 90 degrés à la mi-pente! Une voiture me double en me rasant. Me voici sur l'accotement, bientôt dans le fossé. Au lieu du vol plané, je choisis de tomber.

Quelques véhicules passent en trombe, tandis que je me relève, les genoux en sang, le dos douloureux et l'orgueil abîmé.

C'est en boitant que je termine la descente, péniblement. Impossible de me remettre en selle.

Au bas de la pente, depuis toujours, il y a ce kiosque de fruits et légumes. Une immense fraise est sommairement dessinée sur son côté et, devant, une dame à la silhouette carrée, les mains sur les hanches, m'attend pour, je le présume, me servir quelques sarcasmes. Je baisse les yeux, en espérant passer sans m'arrêter. Raté!

- Pauvre toi! Tu as pris toute une fouille! Viens que je voie si tu n'as rien de cassé.

Je n'ai pas le temps de protester, déjà elle m'empoigne et me couche dans l'herbe. À califourchon sur mon dos, elle me broie le reste des os épargnés par ma chute.

- Où ça fait mal?

Je cherche mon souffle, tandis qu'elle me tâte fébrilement les vertèbres et les muscles. Elle reprend:

- De ce côté , rien de cassé. Retourne-toi.

Péniblement, je lui fais face, toujours immobilisé entre ses jambes. Je suis l'objet d'un regard doux et malicieux dans un visage jeune, cadré des cheveux... roses. La matrone s'est métamorphosée en une jolie femme dotée d'une carrure impressionnante.

- Crois-moi, j'ai fait du water-polo pendant sept ans. Je m'y connais en bosses et blessures, et je constate que tu n'auras rien de spécial à raconter à tes petits-enfants! Tu t'appelles...?

- Jules.

Elle me tend la main, j'extirpe la mienne de sous sa robe.

- Moi, c'est.. Claire. Enchantée, Jules! Oh! parlant de bosses, tu en as toute une dans le pantalon!

Elle se lève et je constate l'évidence : je suis bandé. Je me relève péniblement. Elle me tend la bicyclette, l'air malicieux et je pars en bredouillant merci.

- Reviens me voir demain. Je veux être sûre que tu vas mieux. Et tu me tiendras compagnie! que je m'emmerde toute seule ici!

Le lendemain, chacun des mes muscles me rappelle mon accident et ma bienfaitrice.Dois-je retourner la voir? Je pencherais plutôt pour oublier ces moments d'humiliation. Enfin la courtoisie l'emporte. Le temps magnifique me donnera l'occasion de faire la baignade prévue hier.

J'arrive à l'heure du rush : trois automobiles sont stationnées aux abords de la cabine. Je ne vois pas Claire, mais l'entend bonimenter au milieu d'un attroupement de clients.

- ... Ce panier-là, c'est 4,99$. Le plus gros, à côté, 8,99$. Cueillies ce matin même, oui, Monsieur!... Non, Madame, toutes mes tomates sont vendues. Repassez...

Je joue du coude. Je remarque que quelques hommes la fixent, manifestement fascinés. Je suis leur regard. Les yeux brillants, le sourire rougeoyant éclatant au soleil, Claire se penche au-dessus de son petit comptoir. Le décolté plongeant de sa robe fleuri contient avec peine ses seins ronds et laiteux. Je suis hypnotisé comme les autres.

Finalement, le groupe se disperse, et les messieurs jettent un dernier coup d'oeil avant de démarrer en trombe.

Elle m'aperçoit et sort de son kiosque pour me sauter au cou.

- Jules! Comme c'est gentil de t'arrêter! Comment va mon accidenté favori?

Elle me tient serré contre elle, comme un ami de longue date. Je suis sans voix, tandis qu'elle m'inspecte sous toutes mes coutures.

- Tu es déjà mieux, c'est clair. Mais tu as encore cette "méchante" bosse au bas-ventre, ajoute-t-elle en éclatant de rire. Hé! C'est une joke! Tu vas apprendre assez vite qu'il ne faut pas croire tout ce que je dis! Viens t'asseoir derrière le comptoir avec moi. Tu as le temps?

Elle me tire par la main avant que je puisse dire quoi que ce soit. Le peu d'espace à l'intérieur du cabanon est un capharnaüm de boîtes vides et d'affiches illustrées de bleuets ou d'un épi de maïs. Un gros bouquin jonche le plancher.

- Je lis dès que j'ai une minute. Ça, c'est un roman comme je les aime: un peu olé-olé! C'est l'histoire abracadabrante d'une fille qui...

Elle trouve finalement une chaise qu'elle déplie à mon intention.

- Raconte-moi. Comment tu vas? Parle-moi de toi.

Elle a posé sa main sur ma cuisse, je me concentre comme je peux pour affronter son barrage de questions.

- Et tu as une blonde?

- Oui.. Non... pas vraiment... Il y a bien Geneviève, mais c'est juste une amie.

Son visage devient grave tout à coup.

- Geneviève, elle s'occupe bien de toi? Je veux dire de "ceci"?

Elle pose sa main sur mon entrejambe en me décochant un clin d'oeil. Je me fige.

- Tu me sembles si gros là-dessous que ça doit demander beaucoup de soins. Alors, avec ta blonde, c'est comment... pour... Tu vois que je veux dire?

- Non! Non! On ne fait pas ça! m'écrié-je en m'essuyant quelques sueurs froides.

- Ne bouge pas, je ferme la boutique un instant et je suis à toi.

Elle se lève, abat le panneau sur le présentoir, revient, ferme la porte. Seuls quelques rayons de soleil passent entre les planches disjointes. Même à mes côtés, je ne discerne plus son visage. Je suis tétanisé quand elle défait ma ceinture. Elle me déboutonne en s'excusant: elle est incapable de résister à sa curiosité, m'explique-t-elle en s'emparant de mon sexe. Je frémis, de terreur comme de plaisir.

- Pas mal!

Elle se met à me caresser d'une main, soupèse de l'autre mes testicules.

J'aimerais bien partager son étonnement, mais les mots me restent coincés dans la gorge.

- Oh! tu es déjà sur le point de venir!

Je pousse un grognement et j'éjacule à grands traits, à m'en vider les entrailles. Claire lance un petit cri satisfait, et me colle un baiser sur la joue.

- Regarde ce que tu as fait, vilain garçon : trois paniers de fraises maintenant bons pour la poubelle!

La lumière m'éblouit douloureusement comme elle rouvre son kiosque. Je me rhabille en cherchant toujours ma respiration. Elle déclare que jamais elle n'a fermé le magasin si longtemps, même pour aller aux bécosses situées derrière.

- Cependant, aujourd'hui, c'était un cas de force majeure... Tiens! voilà du monde!

Je me réfugie à l'arrière. Le dos appuyé contre le mur, je suis distraitement des yeux un voilier qui remonte la rivière. Tout ceci n'est-il qu'un rêve?

Plusieurs voitures s'arrêtent successivement au kiosque. Claire prend un instant pour me glisser:

- Pas la peine de rester, je n'ai pas le temps. Et le patron qui vient me prendre dans quelques minutes. Tu veux bien repasser demain? Il faut qu'on parle!

Elle s'éclipse sans attendre de réponse. Encore désarçonné, je monte à bicyclette et m'éloigne en zigzaguant, les jambes flageollantes.

Sans faute, je suis au rendez-vous le lendemain à la même heure, le coeur battant, encore fatigué d'une nuit tourmentée d'émotions.

À l'ombre de son petit magasin, Claire m'attend, les coudes sur le comptoir, l'oeil rêveur.

- Le preux chevalier arrive sur son destrier pour sauver la belle des griffes... de l'ennui mortel! Tu es venu, Louis! fait-elle en souriant. J'étais en train de m'inventer des histoires sur la dernière cliente qui vient de passer. Je la vois s'embarquer à l'instant sur un voilier long comme d'ici à la rivière. Elle tend gracieusement à son mari le panier de fraises qu'elle vient de m'acheter. Il choisit la plus charnue et la croque en plongeant son regard de braises dans celui de son amante. Il sourit de toutes ses dents rougies. Ils appareillent pour un périple autour du monde...

Claire est ravissante dans cette autre robe imprimée qui dénude ses larges épaules bronzées.

Elle continue son récit devant un client qui arrive et la fixe avec des yeux ronds.

- Le fier esquif fend les flots. La dame prend du soleil sur le pont... intégralement nue. Lui la rejoint, le membre dressé comme un mat de beaupré, et ils font l'amour...

- Torride! fait le client en s'éloignant.

- J'en étais rendue là dans mon histoire... Tu ne m'en veux pas pour hier? demande Claire, avec une moue désolée. Je ne suis pas la fille que tu crois! Je ne sais ce qui m'a pris. Il faut dire que tu es si mignon. Et tu semblais en avoir bien besoin. Viens voir, j'ai quelque chose à te montrer!

Elle m'entraîne le long de la route. Après quelques pas, elle s'arrête, tout sourire:

- Regarde!

Elle me désigne un immense bosquet de roses sauvages qui fleurit au soleil. Il est l'objet d'une intense activité de la part des bourdons et autres insectes. Ils volètent d'une fleur à l'autre, se disputant fébrilement les pistils qu'ils piétinent allègrement quelques instants pour ensuite voir ailleurs.

- Les taons n'arrêtent pas de la journée, comme s'ils n'en avaient jamais assez. Ça me fait penser à vous, les gars!

Elle me parle de son chum parti planter des arbres dans l'Ouest pour l'été: sa présence lui manque. Et, elle, toute seule ici dans ce trou perdu à vendre des salades! Rien de plus terrible! Pas étonnant qu'elle ait perdu la tête hier!

Je ne saisis pas tout ce qu'elle raconte, car je la regarde plus que je ne l'écoute.

Elle m'invite à m'asseoir derrière le comptoir auprès d'elle. Nous conversons dans l'attente des clients.

Je ne sais plus trop ce que je m'étais préparé à lui dire. Je lui annonce plutôt que j'ai trouvé un job à la pharmacie. Je serai livreur à bicyclette. On me demandera de...

Je suis incapable de finir ma phrase : sa robe légèrement retroussée expose sa cuisse.

Ma main effleure sa peau. Elle se tait et me fixe, l'oeil étincelant. Le temps est suspendu.

Claire se penche vers moi. Sa bouche saisit la mienne. Ses lèvres sont une caresse. Sa langue...

Nous sous séparons subitement. Le vrombissement d'un moteur, des freins qui crissent: un camion s'immobilise dans un nuage de poussière.

- Merde! le patron! Cache-toi vite!

Pas le temps de sortir sans être vu! Je ne trouve pas mieux de passer derrière Claire et de m'enfouir sous sa robe. Elle pousse un oh! et grommelle:

- Es-tu f..? Bonjour, Monsieur Roland! Quelle surprise! Vous arrivez bien tôt!

J'entends une voix enrouée qui explique que les tomates et les concombres sont maintenant disponibles. Au contact de la peau douce et parfumée de Claire, je frémis.

J'entends l'homme fourrager en déplaçant des boites.

- Bon! Voilà , Claire. Je repasse te prendre dans une heure.

Le camion s'éloigne.

- Mais enlève ta main de là, grand fou!

Je n'ai pas pu résister à la tentation d'explorer sous sa culotte.

Claire passe ses mains sur sa robe pour la défroisser. Ses joues ont viré au rouge et elle semble hésiter à me gifler. Elle baisse les yeux et aperçoit la bosse qui gonfle mon pantalon.

- Encore!

Une voiture s'arrête.

- Va-t-en! me siffle-t-elle.

Il n'en est pas question, alors je contourne le kiosque et attend.

J'ai eu le temps de revivre dix fois en pensée les émotions précédentes, avant d'entendre son pas fermé s'approcher. Son visage est de glace.

Un pas de plus, elle est sur moi, littéralement. Elle me projette à terre et entreprend de me baisser le pantalon. Ceci fait, elle se redresse et guide mon pénis dressé entre ses jambes. Elle me prend d'un mouvement brusque. Je suffoque de plaisir tout autant que de son poids qui m'écrase. Elle monte et redescend sur moi à quelques reprises. Je viens très vite et très fort. Elle s'affale sur moi, haletante.

- Tu es vierge ...? Je veux dire que... tu ne l'es plus maintenant, n'est-ce pas?

Je hoche la tête.

- Qu'est-ce que j'ai fait! Je deviens folle! J'ai profité de ton inexpérience! Je te promets que...

-Claire... , je t'aime!

- Il ne manquait plus que ça! dit-elle en hurlant. Déguerpis! Ne reviens pas!

Sa transformation est si soudaine et si violente que je me sauve en oubliant presque mon vélo.

Le temps couvert se maintient sur la région et le goût de la natation m'a passé. Je ne retourne donc pas aux abords de la rivière lors des jours suivants. De toute façon, l'horaire de travail me l'interdit. J'ai revu Geneviève que j'avais presque oubliée. Notre amitié n'est plus comme avant. Mes pensées battent la campagne et elle le sent.

Ce matin, en allant au travail je fais un détour par le cap qui surplombe la rivière. La camionnette au nom de "Rolland fruits et légumes" est là. Claire et un petit homme à la tête grise s'affairent à ouvrir la boutique. Je roule en bas de la côte et m'approche. Monsieur Rolland me jette un rapide coup d'oeil, Claire m'ignore.

J'accote mon vélo contre le kiosque, j'attends. Ils échangent quelques mots que je ne saisis pas. Le camion s'éloigne. Claire se montre.

- Tu n'aurais pas dû venir! gronde-t-elle. Le patron croit que tu es mon petit ami, et cela ne l'enchante pas.

Je plaide que je ne veux que quelques instants avec elle, sans rien demander d'autre. Le temps d'expliquer que je ne suis pas vraiment en train de tomber amoureux d'elle. Claire ne se laisse pas convaincre. Coucher ensemble était une erreur. D'autant que pour elle, ça ne veut rien dire.

Je me tais, le coeur en lambeaux.

- Et si mon chum apprenait ça! Je serais morte, dit-elle, le regard humide.

- Claire..., tu as raison, mais je t'aime...

Elle devient livide et serre les poings. Elle avance et me bouscule avec force. Je suis projeté contre le mur et tombe sur ma bicyclette dans un grand fracas.

À ce moment apparaît monsieur Rolland:

- Eh! c'est quoi, ce bordel! Toi, ti-gars, décrisse! Claire, je viens tout juste de te dire que je ne veux pas de trouble à la job!... Tiens! j'avais oublié ceci! dit-il en lui mettant la petite caisse sur les bras.

Il part. Claire dépose la boîte sur le comptoir sans un autre regard pour moi. Je m'en vais avec mes idées noires.

Je ne fais pas dix mètres qu'elle m'appelle. D'un geste, elle me demande de revenir. Elle griffonne quelque chose sur un bout de papier et me le tend, l'air sombre.

- Chez moi, après 19h! On met ça au clair, et... "bonjour bonsoir"!

La porte se situe au fond d'un corridor sombre. Elle s'ouvre avant même que je frappe. J'entre. C'est le salon. L'appartement paraît minuscule et très encombré. Claire ferme la porte et se tourne vers moi. Je suis bouleversé par son visage défait et barbouillé de rimmel: elle a pleuré.

- Qu'est-ce qui est arrivé?

-Oh! Jules! Si tu savais...!

- Tes parents? Ton chum? Viens t'asseoir!

- Ce n'est pas ça. Ils vont tous bien. C'est monsieur Rolland.

Je la rassure: je n'irai plus au kiosque. Mais ce n'est pas ça encore. Elle m'explique, la voix baignée de larmes:

- Il est revenu à la fin de la journée, comme d'habitude. Tout était rangé, le magasin fermé. Au moment de partir, il m'a dit de le rejoindre dans la caisse du camion... Ce matin, il avait écouté notre conversation. Il sait ce que nous avons fait, il sait que j'ai peur qu'Aurélien (mon chum s'appelle Aurélien), qu'il l'apprenne.

- Il ne peut pas faire ça!

- Il menace de le trouver à son retour, et de tout lui déballer. "Ce ne devrait pas être trop difficile à trouver, quelqu'un avec un nom pareil!" Ce sont ses paroles!

- Mais il est dégueulasse!

- À moins... À moins que je lui fasse quelques faveurs. Là, tout de suite, dans le camion.

- Et...?

- J'ai paniqué! Monsieur Rolland a dit qu'il ne me toucherait pas. Il voulait "voir", voilà tout.

Je n'en crois pas mes oreilles. Il lui a ordonné de se déboutonner, bien lentement. De laisser tomber sa robe. Il a fallu qu'elle tourne sur elle-même, toujours en sous-vêtements. Il la complimentait sur ses formes sensuelles, surtout sa gorge si affriolante.

Claire a cru qu'il en resterait là. Elle a ramassé sa robe, mais il a commandé très sèchement de continuer. Il était là comme un pacha vautré sur les boîtes vides.

Moi, je l'écoute, sans comprendre pourquoi elle me décrit tout par le menu. C'est comme si moi-même je suis témoin de la scène et je vois ce que voit monsieur Rolland. JE suis dans le camion et JE m'entends sussurer à Claire de retirer son soutien-gorge. Elle hésite, je hausse le ton.

Elle se retourne. Ses mains tremblent et peinent à dégrafer le délicat sous-vêtement de dentelles. Ma gorge s'assèche. Lentement elle se retourne. ..

- Enlève tes mains, que je voie!

J'ai crié. Ses yeux barbouillés de maquillage et de larmes m'implorent de lui faire grâce. Je ne fléchis pas et découvre deux superbes mamelons foncés sur une peau très pâle. Ses seins hauts et fermes pointent vers moi. Je me lève, tout excité, avec l'envie de les caresser, de les masser, de les téter. Mais je me contrôle et exige le reste. Oui oui! Tout! Elle se penche...

Tandis qu'elle retire sa culotte , je découvre entre ses fasses rondes et appétissantes, une fleur rasée aux lèvres aussi foncées que celles de sa bouche. Je la complimente sur sa performance et son charme. Elle est une bonne fille. Je pousse encore un peu ma chance en exigeant qu'elle s'agenouille et, tant qu'à y être, qu'elle me suce. Elle rechigne, car je lui ai promis de ne pas la toucher.

- C'est TOI qui vas me toucher, argumenté-je. Moi, je ne bouge pas.

Elle proteste, mais lui reparler de son Aurélien lui cloue le bec. Pour l'amadouer , je lui brandis un condom. J'ai tout prévu.

Elle s'exécute, à mon plus grand plaisir. Elle me fais un peu mal en sortant mon engin, mais je demeure compréhensif: je suis bandé comme un cheval. Je ressens bien un brin de culpabilité, mais elle est si jolie, agenouillée à mes pieds, à me pomper avec énergie, presque avec enthousiasme, que j'oublie vite mes bons sentiments. Elle a de l'expérience, la petite pute, c'est clair! Je décharge comme jamais. Je la félicite et lui suggère de changer de métier: elle a des talents qui lui rapporteraient beaucoup.

Claire achève son récit et je sors comme d'un rêve éveillé, muet et tout honteux d'avoir presque vécu ces infâmes événements.

Elle me demande de rester avec elle. J'appelle à la maison, m'invente un collègue de travail qui m'invite à coucher chez lui.

Claire et moi nous serrons bien fort. Les heures passent. Elle ne sait pas quoi faire. Elle tremble de revoir son patron. Pire : de retrouver son copain. Rien ne sera plus pareil.

Son corps chaud me chavire. Je lui touche le bras, le caresse un peu. Elle s'éveille à moitié, m'enserre dans ses bras puissants. Nous nous embrassons, roulons à terre. Chacun cherche maladroitement à déshabiller l'autre . Elle m'entraîne dans la chambre du fond où le lit nous accueille et faisons l'amour, lentement, tendrement.

Après l'amour, elle sanglote un peu, puis sa respiration s'apaise.

Je me réveille en l'entendant chantonner aux toilettes. Je la rejoins et elle me dit qu'elle a réfléchi. Elle va essayer de mettre tout ça de côté dansa tête, de rester le plus loin possible de ce sale individu.

- Je vais trouver un autre travail. Je...

Claire insiste pour affronter seule son patron qui viendra la chercher dans un instant. Moi, je dois partir. Je me résigne et gagne mon lieu de travail.

De retour le lendemain après-midi, alors que j'approche, elle répond sans enthousiasme apparent. Quelque chose cloche.

Claire affiche un air abattu que je ne lui reconnais pas. Je l'interroge du regard, l'estomac noué.

- Tu ne peux rester qu'un instant : la police s'en vient.

- Quoi?!

- Dès que monsieur Rolland, ce vieux salaud, dès qu'il se présente, ils mettent le grappin dessus.

À voix basse, elle m'explique qu'hier après-mid, il est venu, comme à son habitude, comme s'il ne s'était rien passé la veille. À un moment donné, il l'a poussée dans la caisse du camion, et le cauchemar a recommencé. Il l'a forcée à s'étendre par terre (il est petit, mais vachement costaud, le saligot!) Il est monté sur elle, a retroussé sa robe...

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