Rubans

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Un homme, une femme, un fantasme.
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I

On devrait interdire les miroirs, me dis-je, la tête légèrement penchée sur le côté. Ils sont doués de conscience, vous savez, et n'existent que pour tourmenter les femmes qui semblent trop grosses, trop petites ou trop grandes, trop... Tout.

Chacun d'entre eux devrait être saisi au cours de raids menés par une pseudo agence d'État avec un nom comme le Département de l'Image ou quelque chose dans le genre ; en tout cas, si ça n'existe pas déjà, cela le devrait, afin de protéger les femmes de partout.

Mais il était là et moi aussi, prenant la pose pour évaluer le travail de toute une après-midi, scrutant mon reflet dans l'objet dépravé.

Malgré cela, j'ai toujours été vigilante quant à la relation délicate que j'entretiens avec ma propre image, et je savais bien que même dans un bon jour comme celui-ci, un jour où je pouvais me satisfaire de ce que je voyais en lui, il pouvait se retourner contre moi en un éclair. Telle est la nature des reflets.

Étonnamment et contrairement à toutes ces fois où je m'étais tenue dans l'ombre de son regard intimidant, il se montrait raisonnablement courtois aujourd'hui ; masquant son côté tyrannique au profit d'une humeur joyeuse qui me laissait confiante sur le fait que mes cheveux, mon maquillage, mes ongles et même mon tablier étaient en bon ordre.

Je parcourus mes mains sur le tablier en satin pour envelopper mes seins sensibles, anticipant le moment qu'il me fallait retarder d'encore deux jours. Il était peu probable qu'il soit annulé, me dis-je en les pressant gentiment. Tout en continuant à les masser avec précaution, je les pressai l'un contre l'autre, comme pour transformer les deux monts en un sein à deux tétons.

Voilà qui était intéressant d'ailleurs : avoir un seul sein pourrait simplifier les choses. Détournant mon attention, j'enlevai mes mains pour pencher légèrement la bouteille de Chanel, sentant le liquide froid couvrir mon pouce, que je passai ensuite dans le fourreau entre mes seins.

Les tétons roses se tendirent d'impatience, et je considérai à quel point il était curieux qu'il puisse tenir aussi facilement dans cette vallée sensuelle.

Mes pensées revinrent à la première fois où il avait joui ici, au moment où, nerveuse, je m'étais tenue sur mon dos, sentant son sperme suivre la gravité et me faisant mon premier collier de perles. C'était si mignon de sa part.

Un peu sale, en revanche. Son cadeau avait coulé sur mon torse et sur mes épaules, inondant les draps secs en quelques secondes.

Mais ce n'était pas grave, et j'avais essuyé le liquide poisseux avec une culotte en coton blanc, lui faisant ainsi un cadeau très spécial. Il avait apprécié, et je souriais en pensant aux hommes et leur goût pour la patouille - que je devais nettoyer après. Mon double du miroir me cligna de l'oeil en signe de solidarité.

Mes yeux s'égarèrent, mon attention se tournant vers mes oreilles où je plaçais méticuleusement la seconde boucle en or blanc. Toutes deux faisaient partie d'un ensemble qu'il m'avait offert un an plus tôt, lors de notre sixième anniversaire. «Si charmantes», me dis-je en les regardant scintiller. Tout semblait prêt.

II.

Un bruit de clés. Il était en train de s'escrimer sur la porte, tentant d'échapper la chaleur de ce vendredi, une vague torride qui l'avait laissé couvert de sueur, ruinant son humeur pour la journée. Il me fallait y remédier.

Comprenez-moi, je n'avais pas besoin de grand chose ; un sourire suffisait, et malgré les restes de sa fureur de la journée, son sourire, ce soir, était agréable : plus chaleureux et invitant que ce à quoi je m'attendais. Son bonheur était si important. Je voyais bien qu'il était content d'être sorti de l'arène des marchés boursiers vacillants qui le motivait tout en le frustrant.

«Coucou, mon cœur,» dis-je en m'approchant de lui.

Nous nous échangeâmes deux baisers parfaitement chronométrés ; le sien d'abord, sur mon front, et le second, le mien, se posant sur ses lèvres. Le premier, le sien, s'attarda un moment - pas longtemps ; il avait un petit quelque chose en plus que j'adorais. L'aimer signifiait adorer son toucher. Il en a toujours été ainsi.

«Hmm... Un bien bel accueil, monsieur Wall Street, murmurai-je en soulevant mon tablier pour lui présenter son MySpace personnel. Voudrais-tu une visite plus détaillée?»

— Je pense que je viens de l'avoir.»

Il sourit et son visage s'éclaira alors qu'il passa sa main entre mes cuisses. Ses doigts glissèrent dans mon intimité humide.

«Il y en a plus, si tu veux goûter, murmurais-je sensuellement.

— Oui... D'ailleurs, en parlant de ça...» Avança-t-il, prenant ma main dans la sienne et me faisant pirouetter sur place. Tournant ma tête, je l'observai alors que ses yeux traçaient ma nudité préméditée.

«Tu aimes?

— Maintenant je me souviens pourquoi tu m'as manqué autant aujourd'hui, dit-il.

— Et donc? Tu aimes?

— Est-ce que j'aime les jolies femmes qui ne portent qu'un tablier et des talons?

— Et donc?»

Je me faisais insistante maintenant.

«Tu rigoles? Bien sûr. J'adore, concéda-t-il, me tirant vers lui et manipulant gentiment mes tétons.

— Et... «les» femmes? Le raillai-je.

— Une femme. C'est ce que je voulais dire, corrigea-t-il, se retirant dans la protection du singulier.

— Je vois.»

Coiffée, maquillée, et complètement dévêtue, si ce n'était un demi-tablier noir et des spartiates, je lui tendis son cocktail préféré.

«Contente de voir que je t'ai manquée aujourd'hui, dis-je, me tenant sur la pointe des pieds pour arriver à sa hauteur, et passant ma langue sur le dessous de son oreille.

— Dîner dans une demie-heure, ajoutai-je en passant mon doigt sur sa joue.

III.

La mise en scène lui plaisait, comme d'habitude. Elle rendait la vie un peu plus intéressante et cet homme appréciait les choses intéressantes ; surtout quand elles se trouvaient à la maison, avec moi.

Il avait un goût pour l'incongru assez particulier pour un analyste boursier, et présentement il voyait en moi un croisement entre l'utile et l'agréable, puisque j'avais préparé son diner à la perfection ; et peut-être pensait-il que ces deux rôles étaient incompatibles. Sachant bien qu'ils se mêlaient par nature, je laissai la question de côté et observai avec intérêt ses yeux profonds assembler avec hâte les pièces du puzzle de la soirée.

«Ils se tiennent droit ce soir, observa-t-il entre deux gorgées de sa boisson, avant d'effleurer mon téton droit avec le verre froid. J'aime ça.

— Oooh», répondis-je en lui échappant, prenant plaisir dans la sensation qui voyagea juste dans mon clitoris.

Silencieusement, je me pressai contre lui à nouveau, effleurant sa chemise douce du bout de mes seins, chemise que j'ouvris après lui avoir enlevé sa cravate de mes mains expertes. Pendant ce temps, je faisais onduler mon pelvis contre son entrejambe. Je le senti répondre à mes attentes, et je me détournai de lui. «Je vérifiais juste que tout fonctionne», chuchotai-je.

J'avais été assez troublée ces derniers mois, me demandant si nous n'avions pas atteint une étape décisive de notre mariage, celle où l'on cherche quelque chose d'autre... C'était juste une impression évidemment, rien de tangible.

C'était cet espèce de sentiment glaçant qui se montre de temps en temps dans la vie de toute femme mariée, alors que je remarquai son regard scrutateur s'attarder sur le derrière d'une serveuse passant à côté, où sur telle policière ; ses yeux vagabonds trahissaient son comportement excessivement formel. C'était une condition commune à tous les hommes, et elle montrait bien les dangers qui menaçaient le confort d'une femme.

Je le servis à moitié nue, et j'attendis qu'il finisse et pose sa fourchette avant de le lui dire. Suggérant mon anticipation à travers ma voix, je le fixai des yeux de l'autre bout de la table, et, tout en posant mon menton délicatement sur mes doigts croisés, je me penchai en avant et lui murmurai : «Marcel, fais tes bagages. Demain, on part en ballade.

— Et où allons-nous? Demanda-t-il, sachant pertinemment qu'il était tout à fait improbable qu'il reçoive sa réponse.

— Un peu de mystère ne fait pas de mal, répondis-je. Tu n'as pas besoin de tout savoir de toute façon.»

Il n'insista pas.

IV.

Je gardai notre destination secrète même lors de notre départ tôt dans la matinée, préférant plutôt lui révéler des bouts d'informations sous la forme de directions à prendre, alors que nous atteignions des carrefours ou des sorties d'autoroutes.

Il était si patient avec moi, et il ne chercha jamais à me sonder pour connaitre mes desseins, préférant plutôt me faire confiance, pensant que j'allais l'amener à un endroit spécial.

Il les remarqua bien avant que l'on parte, ça je le savais. Mais comme il n'était pas du genre à faire preuve d'audace, il ne manifesta pas sa découverte ; pas directement en tout cas. Et je ne parle pas des couettes, bien qu'elles lui plaisaient également.

«Tu sais, j'ai toujours aimé tes cheveux comme ça», remarqua-t-il sans lever les yeux de la route.

Hochant la tête d'un air évocateur, je passai ma main derrière ma tête pour en attraper une, puis l'autre.

«Tu parles d'elles? demandai-je en feignant la naïveté.

— Oui», répondit-il fermement en souriant et en jetant un coup d'oeil de mon côté. Ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu avec des couettes.

Ça faisait longtemps, presque deux ans, et nous savions tous deux que ce n'était pas mes cheveux qui l'intéressaient. C'étaient les étroits rubans en velours noir qui les maintenaient en place.

«J'ai été vilaine et négligente, très cher, mais tu sais bien que je n'oublie jamais.

— J'en suis heureux, répondit-il d'un air peu convaincu. Vas-tu me dire où l'on va maintenant, Alanna?

— Pas encore chéri, mais prend la prochaine à droite.»

Le panneau indiquait le reste : «Harper's Castle - 11 kilomètres».

V.

Construit à l'origine en 1890, le vieux manoir avait été converti en un confortable lieu de villégiature destiné aux New Yorkais cherchant à s'échapper de la ville. Conduisant lentement sur la route étroite menant à l'entrée principale, nous admirâmes l'imposante structure en pierres située au centre d'une végétation luxuriante et parfaitement entretenue.

On se croirait dans les Rameurs de Renoir, mais à Chatou, me dis-je en regardant le lac bleu où des bateaux fendaient les eaux. Des couples arpentaient les berges en se tenant main dans la main. Le temps était ralenti ici, et j'étais décidé à ce qu'il y vive quelque chose de spécial, quelque chose qui rendrait cet anniversaire mémorable.

Nous passâmes un après-midi de relaxation, s'embrassant souvent et même, à un moment, dans un ascenseur où, se tenant derrière moi, il passa ses mains sur mes seins accueillants.

Alors même que je sentis ses doigts pincer mes tétons, je savais qu'il aurait aimé pousser les choses plus loin, comme cette fois dans l'entrepôt à Brooklyn, mais l'ascenseur s'arrêta brusquement, sa porte s'ouvrant un peu plus rapidement que ce à quoi nous nous attendions, nous exposant ainsi au regard d'une demie-douzaine de femmes agréablement surprises. Leur ovation spontanée, bien que particulièrement embarrassante, constitua un des charmes de notre visite.

C'était un jeu pour nous, une compétition que nous pratiquions depuis notre première rencontre. Les préliminaires inachevés dans des ascenseurs nous laissaient toujours affamés, désirant ardemment du sexe. Je suis certaine que les dames se tenant dans l'entrée de l'ascenseur étaient un genre d'épice jeté par les Parques pour satisfaire nos besoins exhibitionnistes.

VI.

La nuit tombait sur le lac et nous étions assis sur notre balcon privé, profitant de la vue. Main dans la main et sirotant du chardonnay, nous regardâmes les lumières danser sur l'eau, tandis que le ciel bleu s'assombrissait et se vêtait de noir.

Je dois admettre que l'alcool fut un véritable déclencheur érotique, et son action relâcha tant mon esprit que mon corps, me laissant planer à côté de lui, convaincue qu'être un peu pompette était une bonne chose.

«Marcel, est-ce qu'un bain en amoureux te plairait?», demandai-je en fixant ses yeux doux des miens.

Notre chambre avait une excellente baignoire, intelligemment prévue pour bien plus que de la relaxation, et entourée de miroirs. Elle était large, capable d'accueillir quatre personnes, ce qui était largement suffisant pour ce soir. Juste nous deux, me dis-je en me souvenant de cet épisode particulier où un invité surprise dans notre lit conjugal avait chamboulé nos sens.

«Un bain? Je veux bien oui,» répondit-il instantanément. Cela de la part d'un homme au train de vie que l'on pourrait quasiment qualifier de spartiate. En fait, il ne se permettait que peu de plaisirs.

Tout a commencé pendant notre premier weekend. Je n'avais pas pu réunir mon courage lors de la première nuit... mais le second soir, la dissolution des barrières séparant notre sexualité aidant, nous nous trouvâmes ensemble dans notre grande douche, où il me prit par derrière d'un mouvement puissant. Depuis ce délicieux moment, le confort apporté par l'eau constitua une part notable de notre monde secret, nous donnant un lieu où nous pouvions se réconforter et profiter l'un de l'autre.

Il y avait une autre raison plus profonde au fait que je recherchais la chaleur du bain. Pour le dire simplement, c'était un bon moyen pour faire en sorte que cet homme mal à l'aise et parfois même tendu se relâche suffisamment pour me laisser le pénétrer ; je voulais l'atteindre dans ce lieu secret d'où il tirait si grand plaisir.

«Je vais faire couler l'eau, dis-je en quittant la pièce, enlevant mon chemisier et mon soutien-gorge au passage. Je reviens.»

Je revins avec mon verre de vin à moitié vide, vêtue d'une culotte en satin noir qu'il adorait pour une raison curieuse, ainsi que des chaussures Caravaggios dont les attaches ne manquaient jamais d'attirer l'attention. Et bien sûr, j'avais les rubans de satin noir dans mes cheveux.

Ses yeux parcoururent ma forme pratiquement dévêtue. «Chéri? Et là, tu aimes toujours? », lui demandai-je, étant attentive à mon apparence comme toutes les femmes savent l'être.

Après avoir brièvement laissé son regard parcourir sa proie, il se concentra sur l'espace entre mes cuisses.

«Enlève le pantalon, ordonna-t-il, son sourire se faisant soudainement sérieux.

— Oui chef!» répondis-je en faisant un salut.

Lentement et prudemment, je passai mes pouces dans la ceinture, la longeant jusqu'à ce qu'ils se rencontrent au niveau de mon nombril, où je marquai une pause.

«Montre,» commanda-t-il.

Tenant toujours la ceinture, je tirai le devant de mon pantalon, révélant brièvement mon sexe rasé avant de laisser l'élastique du pantalon le ramener en place.

«Très mignon, observa-t-il. Maintenant enlève-le. Jusqu'au bout cette fois.»

Je tirai sur le pantalon léger, le laissant tomber à mes chevilles, attendant de nouveaux ordres.

«Jette-le. Tourne-toi lentement, ordonna-t-il. Montre moi ton cul.»

Gardant mes yeux rivés dans les siens, je fis comme il me demandait ; je levai d'abord un de mes pieds, puis l'autre. Ceci eu pour effet de faire pendre la culotte au bout de mon pied, tel le balancier d'une pendule. Je la laissai là quelques instant avant de l'en enlever.

«Viens», murmura-t-il en indiquant du doigt l'espace devant lui. Un seul pas me suffit pour amener mon sexe affriolant à quelques centimètres de son visage. Il était assis dans un gros fauteuil en cuir.

«Tourne-toi, je dois en voir plus.

— Plus comment?

— Beaucoup plus. Écarte les jambes. Plie-toi en avant. Complètement. Montre-moi.»

Docilement, je me pliai légèrement en avant dans un premier temps, mes mains s'appuyant sur mes cuisses. Je senti ses doigts vigoureux saisir mes fesses et les écarter, révélant ainsi l'endroit que j'avais promis dès le départ de toujours lui en ouvrir l'accès.

Gardant les jambes tendues et sans émettre d'objection, je baissai la tête. Puis, remplaçant ses mains par les miennes, j'écartai mes fesses pour lui.

«Plie-toi encore, insista-t-il. Attrape tes chevilles.» Il était de plus en plus exigeant.

Je ne pus m'empêcher d'être amusée par cette situation. Désirer tout voir en même temps était si typiquement masculin. Jetant un oeil d'entre mes jambes écartées, je lui lançai un sourire invitant tout en approchant mes doigts des lèvres de mon sexe. J'en insérai quelques uns à l'intérieur de moi-même avant de les mettre dans ma bouche.

«Je suis trempée. C'est ce que tu avais en tête? Demandai-je. Ça t'excite?

— T'as tout compris, did-il dans un chuchotement. Ça commence très bien, Alanna

— Le bain est prêt et il est temps pour toi de se mettre à poil», dis-je en me penchant pour défaire sa ceinture.

L'atmosphère était maintenant en place, et avec quelques bougies remplaçant la lumière déclinante du soleil couchant, c'était le moment. Notre moment.

Il se glissa hors de ses vêtements, et, me tenant la main, me guida vers la salle de bain. Un instant plus tard, mettant le pied dans la baignoire, il se retourna et me tendit sa main. Je m'appuyai sur sa force impressionnante pour me stabiliser tout en le rejoignant dans l'eau. Yeux dans les yeux, nous nous baissâmes dans la chaleur accueillante.

Après m'être assurée de son confort, je commençai ce pourquoi je l'avais amené ici : ce rituel rejouant nos passions, ce fantasme qui liait notre sexualité plus fortement que n'importe quel voeu religieux ou règle conjugale. Garder ses fascinations à l'intérieur de notre mariage est devenu une obsession, alors même que je cherchais à comprendre pourquoi sa sexualité se basait sur la répétition, devenant toujours plus élaborée, ne disparaissant jamais.

Obsessions. Parmi celles qui parcouraient son cerveau fertile, il y en avait deux types : celles que je connaissais, et celles que je ne connaissais pas. J'étais confortables avec les premières, mais pas avec les deuxièmes. J'utilisais les premières pour mettre les secondes à jour, riant en me rappelant de mon amie Valérie disant qu'elle «connaissait tous les fantasmes de son Gary.»

«Non, tu ne les connais pas,» avais-je rétorqué avec désinvolture, voyant l'assurance s'effacer de son visage. J'aurais dû exercer plus de tact ; cette possibilité ne lui était de toute évidence jamais venue à l'esprit. Comment avais-je pu être aussi naïve?

VII

Au début, l'eau du bain était chaude, et la vapeur qui s'en échappait faisait perler la sueur sur notre peau ; malgré cela, nous étions parfaitement immobiles, s'observant l'un l'autre comme le feraient une mangouste et un cobra prêts à bondir l'un sur l'autre.

Je frappai la première.

«Lève toi, chéri,» ordonnai-je, prenant l'initiative.

Il se leva, l'eau dégoulinant le long de ses longues jambes, et s'assit sur le rebord de la baignoire. Je regardais sa forme parfaite émerger de l'eau, et je ne pus m'empêcher de me dire que nombre de femmes, moi incluse, tueraient pour avoir de telles jambes.

Me tenant à genoux, je pris un savon et commença à en enduire son corps, commençant par ses pieds tout en montant lentement, évitant délibérément les parties les plus importantes.

«Tu aimes, chéri? Tu me sens près de ta bite?» Demandai-je en levant les yeux pleins d'amour vers lui, griffant son torse de mes ongles finement polis.

Ma voix et mes écorchures bénignes l'excitaient, ou du moins son dard gonflé semblait l'indiquer. L'eau du bain avait eu l'effet désiré, car la chaleur qui s'en était dégagée plus tôt s'était lovée autour de ses testicules, les faisant pendre dans leurs sacs.

La serviette s'invita là et je l'essuyai entièrement. Tenant ses délicates testicules d'une main ferme, je les chauffai à l'aide du tissu. Je savais que cela lui plaisait, et il gémit doucement de plaisir. Je repensais à la première fois que l'on avait fait ce rite purifiant, où Marcel m'avait surprise en me murmurant «ma geisha» à l'oreille.

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