Nos Solitudes

BÊTA PUBLIQUE

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Capucine ne semble pas avoir été réveillée par la sonnerie du réveil. Je la regarde à demi enroulée dans les draps, portant toujours la robe que je lui ai passé. Le devant, légèrement ouvert, laisse apparaître un sein. Instinctivement, je tend la main dans sa direction. Non pas pour le toucher, il me semble pourtant si doux, mais pour le couvrir. Mais la peur qu'elle se réveille avec ma main tenant le décolleté de la robe et son sein à l'air libre me stoppe. Je la laisse donc ainsi et je file à la douche.

L'eau glacé a du mal à éteindre le feu qui gronde en moi. Ce sein visible, à portée de main, est la seule chose à laquelle je pense. Depuis la mort de ma femme, je n'ai rencontré aucune femme, et encore moins vu de femme nue. Mon sexe semble me dire à présent que cela a assez duré. Je me force à penser à la journée de travail qui m'attend, mais invariablement le sein de Capucine resurgit dans ma tête. Un sein si jeune, si beau, si doux... Je n'ai plus qu'une seule chose à faire. Je saisis ma queue à pleine main, et je commence à me masturber. Habituellement je fais cela en m'accompagnant de vidéos sur internet, mais aujourd'hui, j'en n'ai guère besoin. Mon orgasme est particulièrement puissant, me ramenant aux souvenirs de mes premières expériences en solitaire de ma jeunesse. L'image persistante du sein de Capucine n'a certes pas accompagné ma semence dans les canalisations, mais je me sens plus apaisé, et j'ai la certitude que je n'irai pas au travail avec un trique douloureusement gênante.

Après m'être essuyé et et couvert d'un drap de bain, je retourne dans la chambre. Ce sein innocent mais si tentant est toujours là, visible, provocant même. Je me rue sur ma penderie et attrape le nécessaire dont j'ai besoin pour ma journée de travail. Je parviens à le faire sans réveiller Capucine. De retour dans la salle de bain, je peux m'habiller plus tranquillement, même si cela ne correspond pas vraiment à mes habitudes prises depuis ces années de solitude. Pas question de déjeuner uniquement en boxers comme à l'accoutumée. Je redécouvre la pudeur à contre cœur. Il faut vraiment que je trouve une solution pour ma visiteuse, car je ne suis pas homme à apprécier les changements.

Il va falloir que je trouve le moyen de la réveiller. Mais comment? Je ne peux quand même pas aller lui poser la main sur l'épaule ou tenter de m'approcher trop près d'elle. Cela pourrait être embarrassant pour elle, et un peu trop intime pour moi. Je décide de remettre mon réveil à sonner et je me rends à la cuisine. J'adore les petits déjeuners copieux, mais je prend rarement le temps de m'en préparer. Je profite donc d'avoir une pensionnaire pour me faire ce petit plaisir. Une douce odeur de café chaud et de pain grillé s'échappe de la cuisine et se répand dans toute la maison. Je prépare également quelques pancakes, dont je raffole. Ma gourmandise se réjouit de mon hospitalité de circonstance. Après tout, ce n'est que pour une nuit.

Comme je l'ai prévu, Capucine apparaît peu de temps après. L'air toujours à moitié endormie, elle semble suivre son odorat pour me rejoindre dans la cuisine. Sa coiffure en pétard, lui donne un drôle d'air. Il ne faut jamais s'endormir avec les cheveux mouillés, ils vous le feront payer très chers. Je l'accueille en lui souriant.

« Bonjour Capucine. »

Je lui indique une chaise devant la table. Elle me rend mon sourire et prend place. Dieu merci, elle a remis sa robe en bon ordre, et masqué ce sein que je ne saurai voir.

« Je suis désolée pour cette nuit. J'ai une peur bleue des orages. »

Son ton n'est pas celui de l'embarras, juste celui d'une simple explication.

« Je sais ce que c'est. Ma femme était pareille. Tu aimes les pancakes? »

« Oui, en plus j'ai une faim de loup. »

En attendant que son petit déjeuner soit prêt, elle parcours la pièce du regard, s'attardant sur quelques photos poser sur un meuble. Elle tend le bras et en saisit une que j'apprécie beaucoup et la regarde minutieusement.

« C'est ta femme? »

« Oui, c'est Emma. Elle est morte il y a quelques années. Un cancer. » lui dis-je, en gardant le ton neutre habituel quand j'aborde ce sujet afin de masquer la douleur toujours présente.

« Elle était jolie. »

« C'était aussi mon avis. »

Une douleur de plus en plus forte s'empare de moi. Il est temps de changer de sujet.

« Je dois avoir de la confiture dans le frigo. Tu en veux? »

« Avec plaisir. » me répond-elle.

Elle repose le cadre de la photo et reporte son attention sur le petit déjeuner. Préparer le petit déjeuner de quelqu'un me procure une satisfaction que j'avais oublié. Surtout si cette personne apprécie mes talents de cordon bleu. Je sors la confiture et place tout ce que j'ai préparé devant mon invitée. Petit à petit la sensation d'intrusion de mon espace vital disparaît. Je me sens presque heureux et utile. Et surtout, je n'ai pas envie d'aller au travail aujourd'hui.

Capucine fait honneur au petit déjeuner. Sans vouloir paraître trop prétentieux, j'ai l'impression qu'il s'agit du meilleur qu'elle ait avalé depuis des lustres. Elle savoure chaque bouchée qu'elle saisit et ne laisse aucune miettes. Repue, elle pousse son assiette devant elle. Elle semble se sentir bien. Le demi sourire qui se dessine sur ses lèvres me rend fier.

« Quoi? »

Elle vient de surprendre mon regard insistant.

« Excuse moi, ça me fait plaisir de te voir apprécier ton repas. Il y a si longtemps que je n'ai pas eu d'invité. » dis-je, en sentant le rouge me monter aux joues.

Pour me donner une certaine contenance, je m'affaire à rassembler la vaisselle. De manière plus discrète cette fois, je lui jette un dernier regard. Son visage est illuminé par des yeux pétillants et un sourire franc.

« Est-ce que je pourrai utiliser ta machine à laver? » me demande-t-elle.

Ah mince, j'ai oublié de m'occuper de ses vêtements.

« Oui oui, évidemment. La buanderie est juste à côté de la chambre d'amis. Tu trouveras la lessive sur les étagères. Tu n'as qu'à mettre ton linge, appuyer sur la touche « normal » et enfin sur « start ». »

Je prends conscience qu'hier je l'ai amené chez moi sans le moindre sac ou bagage. Elle a sûrement autre chose que sa tenue d'hier à se mettre, caché je ne sais où. J'aurai du lui demander. Je laisse ma vaisselle dans l'évier de a cuisine et je la rejoins dans la buanderie.

« J'aurais du te le proposer hier, mais est-ce que tu as besoin que l'on passe prendre tes affaires quelque part? »

« Non, je suis venue avec tout ce que je possède à présent. »

Le ton de sa voix sonne faux. Comme si le sujet la blessait. Je m'assois sur un tabouret qui se trouve dans un coin de la pièce.

« Qu'est-ce qu'il y a? »

Ma question paraît avoir l'effet d'une flèche en plein cœur. Les yeux de Capucine me fuient et je la sens proche des larmes. Oh tout mais pas ça. Je n'insiste pas et après m'être levé je me dirige vers la porte de la buanderie.

« Mon soi-disant petit copain, Alex, et moi traversions le pays en stop pour faire la tournée des festivals. On vivait au jour le jour, en faisant des petits boulots à droite, à gauche. » se lance Capucine, des sanglots dans la voix. « Il y a quelques jours, on a un peu trop bu, et j'ai fini au lit avec lui et un gars que l'on avait rencontré sur la route. C'était arrivé comme ça, et sur le coup ça m'avait semblé un peu fou donc super car j'avais envie d'offrir à Alex tout ce qu'il avait envie. Mais le lendemain j'ai surpris le mec avec qui nous avions passé la nuit en train de donner du fric à Alex et lui dire que je valais bien chaque centimes. »

Les premières larmes qu'elle retenait jusque là commencent à s'évader de ses yeux d'ange et à glisser le long de ses joues.

« Ce connard disait qu'il m'aimait, mais il me vendait comme une pute. J'ai tout abandonné et je suis partie en courant. »

Toute résistance au chagrin est à présent inutile. Les larmes jaillissent à flot, ses épaules se mettent à trembler puis Capucine se laisse tomber à genoux devant la machine à laver, comme si son corps se vidait de toute force. Son désarrois est pour moi l'étincelle dont j'avais besoin. Pas question de la confier à un quelconque foyer pour sans abris après ce que ce bâtard lui a fait. Je sais que cela va chambouler mon quotidien de vieux solitaire, mais il est hors de question que je la laisse porter ce fardeau toute seule. Je m'approche d'elle et je la prend dans mes bras pour lui offrir un peu de cette tendresse qui lui a tant fait défaut. Je reste muet car aucune parole ne me semble appropriée. Je lui donne juste un peu de réconfort. Elle tourne son visage vers moi et plonge sa tête au creux de mon épaule pour se vider de toutes les larmes de son corps. Je ne dis rien jusqu'à ce que la rivière de larmes se soit tarie. Alors je lui dis :

« Je ne vais pas te laisser tomber. Tu as suffisamment pris de coups pour une jeune femme de ton âge. »

Je me décolle de son étreinte, lui retire le baril de lessive qu'elle tient encore fermement dans la main. Au fond de moi je sens poindre des envies de meurtre.

« Reste là. » dis je simplement.

« Je ne peux pas te laisser faire ça. Tu ne me connais même pas. Je détruis tout ce que je touche. Je suis un vrai boulet.» proteste-elle avec tant de sincérité que cela me fait mal de la voir se détester à ce point.

« Alors maintenant tu seras mon boulet et tu resteras ici jusqu'à ce que tu puisses trouver mieux. »

Machinalement, je met la lessive dans la machine et j'enclenche le lavage.

« Cette maison est restée trop vide trop longtemps. J'ai une chambre d'amis, mais je n'ai pas d'amis. À présent cette chambre devient la tienne. »

Ma vie vient de prendre un tournant, j'ai à nouveau un but : sauver Capucine de cette vie de merde. Elle se jette dans mes bras et se serre rapidement contre moi.

« Je vais faire la vaisselle. » murmure-t-elle.

Elle prend la direction de la cuisine, et je lui emboîte le pas. Tant qu'elle garde sa magnifique poitrine hors de ma vue, je pense que je pourrai aisément voir en elle la fille que je n'ai jamais eu. Enfin si elle a besoin d'un père. Mais avec des ordures comme ce Alex, elle a besoin de quelqu'un.

Je décide d'appeler le travail. Tout en restant le plus vague possible, je leur explique qu'il s'est passé quelque chose d'important et qu'en conséquence je vais prendre quelques jours. Personne ne me demande de me justifier plus que cela, et que je n'ai qu'à prendre tout le temps dont j'ai besoin. Vingt ans de travail sans jamais s'être arrêté apporte une certaine dose de confiance chez votre employeur.

Puis je rejoins Capucine dans la cuisine, où je la trouve les mains dans l'évier.

« J'ai un lave vaisselle pour faire ça, tu sais. » dis-je d'un ton taquin.

« J'en ai jamais utilisé. » me confie-t-elle en cherchant l'appareil du regard.

Je m'approche et je l'ouvre.

« Rince simplement la vaisselle et place la sur ces sortes de tiroirs. » dis je en lui montrant comment s'y prendre. « Tes parents n'en avaient pas? »

« C'était déjà un miracle si on pouvait payer les factures d'électricité... » m'explique Capu, en levant les mains. « Je servais donc de lave-vaisselle. »

Visiblement, toute sa vie n'a pas été aussi dorée que la mienne. Je m'assois donc à la table et je la laisse faire ce dont elle a envie.

« Capu. Enfin si tu me permets de t'appeler comme cela moi aussi... As tu des diplômes? »

Je me doute bien qu'elle n'est pas allée à la fac, mais je me dis qu'avec un peu de chance elle sera allée au moins jusqu'au lycée ou qu'elle aura un BEP.

« Non, j'ai arrêté l'école après le collège. Moi et l'école, on a rarement fait bon ménage. » me confie-t-elle avec une pointe de tristesse dans la voix. « Je sais que cela peut paraître stupide, mais à présent cela me manque. »

« Très bien nous allons voir comment régler ça. Peut-être avec des cours du soir ou des cours à domicile. »

Comme toujours, mon cerveau se met en route sans que je lui demande, entreprend de mettre en place des processus pour résoudre le moindre problème. Que ce soit pour le travail ou pour la vie en général.

« Je n'ai jamais été bonne à l'école. Et comme cela fait déjà 4 ans que j'ai arrêté, je doute que cela ce soit arrangé. »

Cette jeune femme manque de confiance en elle, et cela pourrait être un problème pour la faire avancer et s'en sortir.

« Tu verras, il existe des méthodes qui pourront te convenir. Je suis sur que tu vas aimer. » dis-je en forçant un peu sur l'optimisme car au fond de moi je sais qu'il est difficile de s'en sortir sans diplôme secondaire.

« Je ne crois pas que cela puisse coller. Tu en as déjà fais assez pour moi. Je vais juste récupérer mes affaires quand elles seront sèches et je partirai. »

Si le ton de Capucine est celui d'une jeune femme convaincue, une pointe de peur se fait sentir. Elle abandonne le lave vaisselle pour se diriger vers la buanderie. Elle me donne l'impression de vouloir prendre ses jambes à son cou. Sa réaction me surprend, et je me dis que j'ai sûrement été trop brusque, trop pressé. Mais une idée me traverse l'esprit.

« Capucine... Est-ce que tu sais... lire? »

Plusieurs petits signes m'ont mis la puce à l'oreille -- comme le fait de ne pas voir le lave vaisselle alors que cela est clairement marqué dessus -- mais j'ai mis cela sur le compte de l'inattention. Ses pas ralentissent. Elle se laisse tomber sur les genoux, le dos contre le mur de la cuisine et enfouit son visage entre ses mains. Décidément, je manque terriblement de tact. Je comprend toutefois un peu mieux son parcours et je maudis intérieurement un système scolaire qui peut laisser une jeune fille aller à l'école jusqu'à 16 ans sans qu'elle soit capable de lire.

« Je suis une putain d'illettrée! Okay! Et tu n'arriveras à changer ça. »

Bon sang, cette fille est vraiment mal. Entre honte et manque de confiance en soi, tout la tire vers le bas. Et l'attitude de son connard de petit ami n'arrange rien à la situation et à son mal être. C'est vraiment triste d'être ballottée ainsi par la vie. Alors si je peux mettre un terme à cela, il va falloir agir.

« Bon, nous allons commencer par la base. Savoir lire est la priorité donc nous allons nous y mettre mais pas aujourd'hui. Tu as besoin de vêtements, de quoi te changer, prendre soin de toi. Il y a un centre commercial à coté, nous allons voir si tu peux te trouver des trucs qui te plaisent. »

Au fond de moi, je prie pour que ce programme la soulage de la pression qu'elle doit ressentir.

« Je devrai refuser... Mais c'est vrai que je n'ai plus rien à me mettre. » concède-t-elle, les yeux rougis et le regard fuyant.

« Tu vois que tu sais être raisonnable. » lui dis-je, sur un ton légèrement taquin. « Et ce n'est pas parce que tu as eu quelques échecs jusqu'à présent que cela veut dire que ce sera toujours ainsi. J'ai confiance en toi et je vais t'aider à te donner les moyens de trouver cette force en toi dont tu as un peu besoin. »

Ses larmes se tarissent.

« Je ne mérite pas ta gentillesse. » souffle-t-elle en me regardant, avec une pointe de désarroi dans les yeux.

« Si je te laisse retourner dans la rue comme ça, je m'en voudrai toute ma vie. Et je suis certain que ma femme, où qu'elle soit à présent, me le reprocherait pour l'éternité! » Je pointe la photo de mon épouse que Capucine avait remarqué plus tôt. « Alors je me moque de savoir si tu le mérites ou pas. »

Elle se redresse, revient dans la cuisine et, sans un mot, finit de remplir le lave-vaisselle.

« On le démarre comment? »

« On le mettra en route plus tard. Il n'est pas encore assez rempli. Referme le, on verra ça ce soir. »

Capucine baisse la tête et regarde le sol tristement.

« Tu es très gentil avec moi, et je ne sais pas comment je pourrai rembourser ma dette envers toi. »

Je comprends que le fait de m'être redevable la dérange. Comme elle me l'a dit hier, elle ne veut pas de pitié. J'ai cette forme de fierté moi aussi. Si l'on me donne un coup de main, je me sens obligé de faire quelque chose en échange. C'est pour cela que je lui propose :

« Si tu penses que tu me dois quelque chose, que dirais tu de m'aider à entretenir cette maison. J'ai pas vraiment la fibre du ménage inscrite dans mes gènes, alors s ça te convient... Il s'agit juste de passer un coup d'aspirateur de temps à autres ou de sortir le linge du sèche linge»

A vrai dire, je n'ai nullement besoin d'une femme de ménage pour m'aider, mais je me dis que c'est une offre n'est pas trop contraignante et qu'elle pourra s'en charger sans trop de difficulté. Capu s'approche de moi et me tend la main.

« C'est d'accord. Je serai ta servante tout le temps que tu voudras m'aider. »

« Je n'aime pas trop cette appellation. Disons que tu seras mon assistante. »

Elle me sourit et je lui serre la main en signe d'accord. Sa main est plus douce que je ne l'aurai imaginé. Cela me trouble. La vision de son sein rejaillit encore dans ma mémoire. Il faut pas que je me laisse entraîner sur cette pente...

« Bon, on va te chercher les vêtements qu'il te faut? »

Quelques minutes plus tard, nous approchons de la galerie commerciale et Capucine semble prise d'une certaine excitation. Ce doit faire bien longtemps que ma jeune amie n'a pas du faire les boutiques et je vois bien que cela la met en joie.

« J'ai une limite au niveau des dépenses? » me demande-t-elle alors que nous sortons de la voiture.

« Tu as besoin de beaucoup de choses... Mais si l'on pouvait rester en dessous des 200€ ça serait bien. »

Le montant me surprend moi même. Hier je lui payais un déjeuner à 10€ et voici que je lui propose de se choisir pour 200€ de vêtements. L'inflation est rapide. J'espère qu'elle s'arrêtera là. Bien sur j'ai les moyens de cette générosité, mais cela ne me ressemble pas une fois encore. Même pour moi, je ne suis pas certain que je dépenserai autant. Capu me prend par la main et m'entraîne rapidement dans le hall de la galerie marchande, le large sourire aux lèvres. La douceur de sa main me trouble une nouvelle fois.

En pénétrant dans le premier magasin, je trouve Capucine métamorphosée. Elle virevolte de rayon en rayon, plongeant la tête entre les tenues, saisissant les sous vêtements le plus naturellement du monde ou essayant les chaussures dans la boutique d'à côté. En une heure à peine je me retrouve chargé de paquets. À tel point que je me dis que nous avons sûrement explosé la limite que nous nous étions fixés. Mais après l'avoir vu pleurer une bonne partie de la matinée, je me réjouis de son enthousiasme.

« Je pense que nous avons un peu dépassé, mais je crois qu'il te manque encore deux ou trois choses non? »

« Pour le moment on est à 181,76€ en tout. » me répond-elle, le plus naturellement du monde. Pourtant elle n'a aucune calculette pour l'aider à faire le total de toutes nos dépenses.

« 181,76? Tu es sure? »

« Je ne sais peut-être pas lire, mais les chiffres ne m'ont jamais posé de problème. »

La encore, elle me dit cela sans se rendre compte de ma stupéfaction, comme si cela allait de soi, totalement sure d'elle même.

En reprenant les différentes factures, je tente d'additionner rapidement. Après m'être trompé deux ou trois fois je parviens au total que m'a indiqué ma jeune amie. Devant mon étonnement, son visage se couvre d'un large sourire.

« Si tu veux, je peux même te donner le montant hors taxe... » me nargue-t-elle.

Cette fille à la science du shopping!

« Tu es vraiment loin d'être aussi stupide que tu ne le dis. » lui dis-je lorsque nous sortons du dernier magasin que nous venons de visiter. « C'est incroyable de faire tout cela de tête et aussi rapidement. Jamais je n'y serai arrivé. »

Je suis fier pour elle, je suis fier d'elle. Je ne sais pas pourquoi je suis si content car après tout je ne la connais que d'hier. De son côté, elle avance, rayonnante et ravie de mes compliments. Mon enthousiasme est toutefois douché quand je réalise que nous ne lui avons pris que des vêtements. Elle a encore besoin de produits de toilettes. Nous entrons dans un petit super marché pour trouver ce qu'il lui faut. La encore, elle me demande la limite à ne pas dépasser. Je pense que 50€ devrait suffire. Elle saisit un panier et se dirige vers le rayon cosmétique pendant que je l'attends au rayon librairie. Je ne me suis jamais vraiment senti très à l'aise dans les rayons pour femmes. Pendant que je feuillette un magazine je me demande si la somme que je lui ai fixé sera suffisante. J'ignore combien coûte une boite de protection périodique ou une lotion démaquillante. Je n'aurai vraiment pas été un père très brillant.

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