Nos Solitudes

BÊTA PUBLIQUE

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« On ne peut pas attendre encore une semaine pour ce genre de chose? »

Capu comprend ce qui se cache derrière ma demande. Je ne veux pas être l'homme de deux femmes. Et surtout j'ai envie d'être avec elle le plus longtemps possible. Elle me sourit tendrement et pose sa main sur mon bras.

« D'accord, une semaine de plus. Ce sera une sorte de prolongation, d'accord? »

J'accepte et je joins mon sourire au sien. Au fond de moi, je sais que j'aimerai être avec elle pour toute la vie mais je fais illusion pour ne pas la blesser. Mais je ne dois pas être bon dans l'art de la simulation car elle redevient sérieuse.

« Moi je suis un extra. Même si je meurs d'envie de rester avec toi, je ne peux pas rester dans la région. Julie sera là pour toute la vie. »

Merde! Cette simple phrase me fait sentir si vieux alors qu'elle est si jeune. Une vague de tristesse s'empare de moi jusqu'à la fin du repas.

Lorsque Julie réapparaît, elle tient l'addition à la main. Je sors ma carte bancaire pour régler.

« Je vais chercher l'appareil. » nous dit-elle.

Je donne les clés de la voiture à Capucine et je lui dis que je vais la rejoindre. Je rejoins Julie à la caisse.

« Comment être certain que vous serez notre hôtesse jeudi prochain? » dis-je.

Je place une main sur les siennes quand elle pose le registre des réservations sur le comptoir. Elle rougit au contact, mais elle laisse sa main sous la mienne.

« Il suffit de le dire quand vous arriverez jeudi. Vous aurez peut-être à attendre un peu plus longtemps. »

Sa main reste sous la mienne. J'en perçois la douceur.

« Elle n'est pas votre fille, n'est-ce pas? »

Son sourire ne disparaît pas malgré cette question embarrassante. Décidément, l'intuition féminine n'est pas une légende. Je songe à lui dire un mensonge mais cette idée me dégoûte aussi vite qu'elle m'est venue à l'esprit. Je dois lui dire la vérité, mais je ne me vois pas tout lui expliquer maintenant. Alors je choisis l'approche la plus simple.

« Non. »

La réponse reste vague, mais je n'ai pas à me justifier. Je dois juste être honnête. Je me contente de fixer Julie droit dans les yeux. Elle penche le visage vers mon oreille et me murmure :

« Merci de m'avoir dit la vérité. J'ai hâte de vous revoir la semaine prochaine. »

Son souffle chaud dans mes cheveux me fait frissonner. Elle retire alors sa main de dessous la mienne pour reprendre son rôle de serveuse. Elle me paraît plus sexy que jamais. Je ne sais pas pourquoi, mais je la trouve vraiment plus désirable.

« Elle savait que tu n'es pas ma fille. » dis-je à Capucine quand nous sommes réunis dans la voiture.

Mon amante me sourit.

« Je savais qu'elle était intelligente. Vous ferez un beau couple. Elle veut toujours te revoir, pas vrai? »

« Ouais. Tu l'avais deviné depuis le premier jour de toute façon. »

Je ne rajoute rien d'autre et je démarre la voiture. J'aurai pu trouvé cela insultant de prendre des leçon de vie sociale de la part d'une jeune SDF, mais ce n'est pas le cas car je l'aime profondément.

La reprise du travail me rappelle à quel point il m'ennuie. J'ai bien eu quelques questions sur les raisons de mon absence. Mais ce qui les intéressait était juste de savoir pourquoi un homme qui ne prend jamais le moindre repos, disparaisse ainsi pendant plusieurs jours. Cela correspond tellement peu à ma nature. J'ai menti en expliquant que j'avais eu des problèmes familiaux. Cette réponse a semblé satisfaire la quasi totalité des curieux. À l'exception de Mathilde, la réceptionniste, qui grimace devant mon explication. Fichue intuition féminine. Est-ce que rien ne leur échappe chez les hommes au point que la vie privée n'existe plus?

Je me suis engagé auprès de Capucine de ne pas rentrer pour le déjeuner. Elle voulait travailler sa lecture et elle n'avait pas assez confiance en sa capacité à résister à son envie de poser ses mains sur moi. Bien sur, je ne l'ai pas cru une seule seconde. Elle cherche simplement à me sevrer de sa présence, pour me préparer à son départ.Et même si je la comprends, je suis à la fois reconnaissant et profondément malheureux de cette évolution. Mais son départ ne fait plus aucun doute. Je décide d'aller déjeuner dans le restaurant où j'ai fait la connaissance de ma jeune amie.

« Bonjour Pierre, comment allez-vous? » me demande Suzanne de sa voix chaleureuse lorsque je pénètre dans la salle.

« Mieux serait indécent! » dis-je avec un large sourire pour illustrer mes paroles.

Elle arrête ce qu'elle fait et me dévisage d'une façon peu habituelle.

« C'est bien de voir que ce monde tourne rond pour certain. » elle me fait un clin d'œil amical pour ponctuer mon bonheur, avant de s'approcher de moi. « Juste pour information, il y a une boule de graisse qui recherche la fille a qui vous avez payé à manger l'autre jour.

Toute forme de bonne humeur a disparu de son visage.

« Et quelques uns de nos clients les plus curieux ont noté que cette jeune fille était partie avec vous dans votre voiture. » ajoute-t-elle en s'inclinant un peu plus vers moi. « Pierre, je n'ai pas aimé l'agressivité dans le regard de cet homme. Vous n'avez pas fait de bêtises, dites moi? »

Merde, comme si j'avais besoin qu'Alex retrouve Capucine.

« Ne vous inquiétez pas, il n'y a rien que vous ne puissiez faire. Mais il serait bien que cette boule de graisse, comme vous le décrivez, ne retrouve jamais cette jeune fille. »

Je la fixe droit dans les yeux, et j'espère qu'elle me fait confiance. Mais comment en être certain?

« Je comprends, mais faites attention. »

Son visage s'adoucit et je sais que je peux lui faire confiance. Je me détends à mon tour et lui dépose une petite tape sur la main, alors qu'il y a peu, je ne me saurais jamais permis de faire un geste aussi familier. Mais l'arrivée de Capucine a bouleversé ma personnalité et fait de moi un homme plus ouvert. Suzanne accepte mon geste d'amitié puis elle me tend la carte du menu que je connais pourtant déjà parfaitement. En devenant plus humain, je me rend compte que je suis sûrement passé à côté de plein de personne en me fermant à toute forme de rapports humains. Et puis mince, à quoi bon se tourner vers le passé. Rien ne pourra jamais le changer. Je vais faire en sorte d'être plus sociable à l'avenir. La preuve, alors qu'avant je serai parti dès mon déjeuner avalé, je reste un moment à discuter avec Suzanne afin de discuter de sa petite famille. Je suis étonné de voir à quel point elle prend plaisir à me parler de ses petits enfants. Pour cela, je n'ai juste qu'à l'écouter. Je me suis fait une amie.

Je sifflote tranquillement pour rejoindre mon véhicule quand j'entends derrière moi :

« Tu as intérêt de me dire où est ce salope de Capu! »

Je me retourne, et je fais face à un jeune home qui a visiblement l'habitude qu'on lui obéisse sans discuter. Habillé tout en noir, il a les oreilles couvertes de piercings et d'écarteurs. Je parierai aussi qu'il doit se mettre un peu de rouge à lèvres. Son crane est presque entièrement rasé à l'exception d'une touffe étrange qui pend sur le côté. Les quelques bracelets de cuir qu'il porte me le font paraître plus comique que dangereux. Je soutiens son regard haineux.

« Va te faire foutre. »

Je n'ai pas l'intention de lui laisser croire qu'il a la moindre emprise psychologique sur moi. D'accord il est plus grand que moi, plus jeune, voir plus fort que moi, mais je n'ai que haine pour lui. Et mon amour pour Capucine décuple ma puissance.

« Dis moi où elle est papy! » gronde-t-il en faisant un pas de plus dans ma direction.

Ses bras ne bougeant pas, je pense qu'il n'est pas encore très agressif. Certes je n'ai pas apprécié son « papy », mais je dois reconnaître que je suis bien plus vieux que lui.

« Si tu t'approches d'elle Alex, je te jure que je t'arrache la tête. »

Il affiche une mine surprise quand il découvre que je sais son prénom. Pour moi, la conversation est terminée. Je n'ai pas envie de faire un concours de testostérone au milieu de ce parking. Je fais donc demi-tour pour rejoindre ma voiture. Je ne vais quand même pas laisser cet abruti gâcher le peu de temps qu'il me reste à profiter de Capucine.

Mais avant que j'ai atteint la portière, j'entends le bruit métallique d'une lame de couteau qui sort de son cran d'arrêt. Je me retourne immédiatement pour sentir quelque chose contre mon flanc. Comme je n'ai pas mal, je me dis qu'il a manqué sa cible. Voilà sa grande erreur. Je sais qu'il peut courir plus vite que moi, frapper plus fort et sûrement me tuer, m'achever sans trop d'effort. Alors je dois profiter de l'avantage de l'avoir si près de moi en déséquilibre. Avec ma main gauche, je le saisis par le col. Je pense qu'il est surpris par ma rapidité. J'attire son visage vers l'avant et je lui assène un direct du droit en pleine face. Je sens ses jambes vaciller. Le souvenir de ce qu'il a fait à Capucine ressurgit avec force. Je le frappe plus violemment encore à plusieurs reprise jusqu'à ce qu'il s'effondre sur le bitume en m'entraînant dans sa chute. Au loin, j'entends la voix affolée de Suzanne qui demande à ce qu'on appelle la police, ainsi que des pas qui se précipitent dans notre direction. Mais j'en ai pas fini.

« Que ce soit clair : si tu t'approches d'elle... » dis-je en frappant une nouvelle fois son visage inexpressif « ...je te botte le cul. »

Je ponctue mon avertissement d'un dernier coup de poing et d'un magistral « Connard ». Je sens un os de son visage se briser sous le dernier impact. Du sang macule ma chemise et ma veste de costume.J'aimerai voir ce salaud mort. Mais ma main est douloureuse. Peu importe! Je lui porte un nouveau coup sur le nez qui se plie étrangement vers la gauche. Des mains nous agrippent et nous séparent. Je ne veux pas que ça s'arrête. J'essaie de le frapper encore mais mon poing manque sa cible. Quelqu'un m'attrape le bras et me le tire en arrière. Comme je ne peux plus le frapper, je lui crache dessus. Il est inconscient, couvert de sang. Je l'ai peut-être tué, mais je m'en fous totalement.

« Oh mon dieu Pierre! Il vous a poignardé. » crie Suzanne.

Putain, tout ce sang n'est pas le sien. Autour de moi, les sons s'estompent petit à petit. L'obscurité envahit mes yeux et mes jambes cessent de me porter.

Un bip incessant me vrille la tête. J'essaie de l'ignorer pour replonger dans mon sommeil. Mon côté me fait violemment souffrir. Je veux juste dormir pour ne plus rien sentir. Mais je n'y parviens pas. J'essaie d'ouvrir les yeux mais la lumière me brûle. Mon seul réconfort vient d'une caresses douce et chaude dans mes cheveux. Le geste est bien trop affectueux pour que cela vienne de Suzanne. Un seul nom me vient à l'esprit.

« Capucine? »

« Hey mon lion. Sois le bienvenu parmi nous. »

Je peux entendre le sourire dans sa voix. Difficilement, je me force à ouvrir les paupières. Mais le spectacle des yeux rougis de larmes de Capucine me fait encore plus mal que toutes les blessures que meurtrissent mon corps. Je me sens monstrueux.

« Je suis désolé, je ne voulais pas que cela se passe ainsi. »

Je voulais la libérer de sa peine et ne surtout pas en ajouter.

« Ce n'est pas ta faute mon ange, c'est la mienne. Je t'ai dit que j'étais maudite. »

les larmes qu'elle se retient de verser s'entendent dans sa voix. Comment peut-elle se sentir coupable de la connerie de cet Alex? Pas question que je lui laisse penser ce genre de chose et de la laisser s'enfermer dans sa coquille.

« Regardez moi qui est réveillé. »

Un homme en blouse blanche pénètre dans la pièce où nous sommes d'un pas décidé.

« Vous avez été touché assez profondément au niveau des cotes, mais aucun organe vital n'a été atteint. » m'explique-t-il avec un sourire que je trouve vénéneux. « Il y a eu une petite hémorragie mais tout est sous contrôle. J'ai donc le regret de vous informer M. Audier que vous continuerez à payer vos impôts dans ce bas-monde comme nous tous. »

J'aime bien ce gars. Peut être un peu trop bruyant, mais sympathique. Si je n'avais pas aussi mal peut-être que j'aurais essayé de rire.

« Votre douleur est normale. Nous avons du intervenir. Mais la plus grosse partie de votre douleur sera atténuée d'ici quelques jours. Toutefois, il faudra plusieurs semaine pour que la gêne disparaisse totalement. » ajoute-t-il, avec une pointe de fierté d'avoir bien fait son travail.

« Le Dr Demesse m'a autorisé à rester à tes côtés alors que le règlement de l'hôpital ne le permet pas. » me confie Capucine avec une pointe d'admiration dans la voix.

« Merci docteur. Je présume que je vous doit la vie. »

Ce sont les seuls mots que je trouve à dire à celui qui vient de me retenir de franchir les portes de l'Enfer.

« Haha Bien essayé Monsieur Audier. Mais bon l'esclavage est aboli, donc vous me remercierez en réglant la facture que notre Trésorerie ne manquera pas de vous adresser. » plaisante le médecin. « Je vais voir si une infirmière peut vous conduire dans une chambre un peu moins oppressante que celle-ci. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à demander. Par contre je ne suis pas sur qu'on vous accorde ce que vous voulez. »

« Je vous remercie, ça ira. »

« Alors je vous laisse tous les deux. Je passerai vous voir demain matin à la fin de ma garde. »

Je retourne mon attention vers Capucine et sur les derniers mots que nous avons échangé avant d'être interrompus.

« Le seul coupable dans tout ça, c'est Alex. Tu dois le garder loin de toi et ne jamais le laisser revenir près de toi. »

Dans l'état où je suis, je me sens totalement impuissant. Je ne serai pas capable de lever le petit doigt si il tentait de faire quelque chose à cet instant précis.

« Je ne pense pas que cela se reproduise, M. Audier. »

Bon sang, mais qui vient nous interrompre? On ne peut pas rester entre nous? Cette fois c'est un policier qui entre dans la chambre.

« Plusieurs témoins nous on signaler que vous avez été agressé en premier. Et Mlle Gile nous a expliqué les raisons probables de son geste. »

Mademoiselle Gile. Capucine Gile. Je me rends compte que je n'ai jamais pensé à lui demander son nom.

« L'individu en question vous a-t-il vraiment importuné en premier? » me questionne le policier, un calepin à la main.

« Oui. »

Ce policier est -il vraiment sérieux? Il me pose une question à laquelle il a déjà répondu quelques secondes auparavant.

« Les témoins confirment que vous étiez en état de légitime défense. Avec ses antécédents, il est bon pour passer plusieurs années à l'ombre. Je dirai entre 10 et 20 ans, selon la qualité de son avocat. Donc je ne pense pas que Mlle Gile ait à se soucier de recroiser le chemin de cet homme avant longtemps. »

Bon sang, le sort de ce mec est réglé. Après tout il n'a que ce qu'il mérite. Le policier regarde Capucine et lui confie :

« Je vais respecter votre volonté de ne pas ajouter le délit de proxénétisme aggravé, mademoiselle. »

Je comprends qu'elle leur a vraiment tout dit. Je souris intérieurement de savoir que mon amie est enfin débarrassée de son passé.

« Merci monsieur l'inspecteur. C'est un poids de moins pour nos vies. » dis-je avec une satisfaction non feinte.

« À votre service. Par contre vous devrez faire une déposition plus formelle lorsque vos serez en meilleure santé. Un de nos officiers viendra la prendre d'ici quelques jours. » conclue-t-il avant de nous laisser.

« Regarde Capu, je suis en vie et Alex va faire un séjour prolongé à l'ombre. Il n'y a pas de malédiction, juste une justice. »

Je tend mon bras du côté valide pour faire glisser une mèche rebelle derrière son oreille.

« J'ai eu si peur quand ils sont venus. Ils avaient besoin d'un proche et je ne savais qui appeler. » me révèle-t-elle en tremblant. « J'ai cru que tu allais mourir et je ne pouvais rien faire contre ça. »

Je passe mon bras autour d'elle et je l'attire contre moi. Je souffre le martyre mais je n'en dévoile rien.

« Tu sais que je t'aime, hein? »

Je suis surpris de l'entendre me le dire.

« Oui. Non... Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que je suis totalement fou de toi. »

Elle se penche encore plus près de moi et m'embrasse passionnément. Et ça, ça ne me fait pas mal.

« J'ai eu si peur de te voir disparaître sans avoir eu l'occasion de te le dire. » continue-t-elle en se blottissant contre moi. « La mort est déjà horrible en soi, mais mourir sans savoir la vérité est encore pire. » Elle m'embrasse encore, des larmes coulent sur ses joues. « Je suis si heureuse que tu sois en vie. »

Elle se colle contre moi et me serre de toute ses forces. J'ai tellement mal que je suis sur le point de tomber dans les pommes. Mais je résiste et ne dis rien.

L'infirmière entre à son tour dans la chambre, et chasse mon amoureuse. Les heures de visites sont dépassées et je dois me reposer. Elle m'injecte un calmant qui m'aide à chasser la douleur et à trouver le sommeil rapidement.

Durant les jours qui suivent, Capucine reste au près de moi à l'hôpital. Le plus souvent, nous discutons. Mais je la pousse à faire sa lecture. Je suis surpris de la voir faire autant de progrès en aussi peu de temps. Pour une fille qui n'arrivait même pas à déchiffrer une simple étiquette il y a encore quelque temps, elle parvient à présent à déchiffrer, avec un peu d'effort, des livres pour enfants. La méthode que lui a enseigné Karine Legendre me semble originale, mais elle porte ses fruits avec Capu. Et je suis très fier d'elle.

Le mardi suivant est un jour triste. Capucine m'annonce que le docteur Legendre lui a trouvé un travail et qu'elle s'est trouvée également un petit studio. Sans que je m'en sois rendu compte, je constate que ces deux là sont devenues proches. D'un côté je suis ravi pour elle, mais d'un autre je suis abattu de la voir quitter ma maison si vite. Mais je comprends son envie d'indépendance. Nous ne sommes qu'amis, malgré nos sentiments respectifs. Je sais que je ne peux pas lui donner tout ce dont elle a besoin, qu'elle doit trouver ce dont elle a besoin par elle même. Bien sur, je ne laisse rien paraître de mon désarroi.

Elle m'explique qu'elle viendra me voir le vendredi suivant, chez moi, puisqu'il est prévu que je sorte ce jour là. Il s'agit donc de mon dernier jour avec elle dans ce fichu hôpital.

Mon côté me fait toujours mal dès que je sollicite certains de mes muscles. Comme me l'avait annoncé le Dr Demesse, le plus gros de la douleur est partie mais il en reste suffisamment pour m 'empêcher de profiter pleinement de Capu.

Le mercredi, mon médecin passe dans la matinée. Il me prescrit une nouvelle radio et une prise de sang pour le lendemain afin de pouvoir officialiser ma sortie pour le vendredi matin. Il tire ensuite un flacon et une seringue de sa blouse blanche.

« Cela va endormir votre douleur pendant un moment. Je vous conseille de ne pas trop bouger quand même. Mais je pense que ce ne sera pas nécessaire. »

Il me fait un clin d'œil complice dont je ne comprends pas la signification. Mais comme ce mec m'a sauvé la vie, je lui fais totalement confiance. Et en quittant la chambre, il s'adresse à quelqu'un qui se trouve derrière.

« Vous avez une heure Mademoiselle Gile. »

Capucine entre alors dans la chambre et verrouille la porte derrière elle. Sans rien dire, elle s'approche de la fenêtre et fait descendre le store. Je commence à comprendre ce qui se trame et je m'inquiète pour mes points de suture. Elle vient se placer juste à côté du lit et retire son haut. Ses jolis petits seins dressés m'apparaissent aussitôt.

« D'après le docteur, l'affection des proches est indispensable pour un rétablissement rapide. »

Elle me saisit la main et la pose sur sa poitrine que je masse doucement.

« J'adore ce genre de traitement. » dis-je, plein de convoitise.

Je tente de remplacer mon bras douloureux par mon bras plus valide, mais ma jeune partenaire me repousse sur le lit.